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Courir c'est prendre le temps de réfléchir.

samedi 29 octobre 2011

De dos chez Volodalen...

Un petit article sur la pronation chez l'excellent site Ouaibe Volodalen. Le coureur-modèle de dos est moi-même los du superbe Trail Volodalen à Vouglans (Jura). J'ai le pied valgus. Il fallait bien que j'ai une infime imperfection. ;-)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Objectifs 2012

2012
Pas d'objectif présidentiel pour moi cette année. Pas l'envie.
En conséquence de quoi, pour 2012, je vais pouvoir m'adonner totalement à de multiples cavalcades. Cependant, pour ne pas m'éparpiller dans un fouillis pédestre j'ai préféré hiérarchisé les épreuves auxquelles je compte participer.

Larmes
J'ai l'esprit maussade : ma flamme pour le cross sera éteinte cet hiver puisque les gadouillages pédestres sont quasiment tous programmés les week-end ou je travaille. Pas de départementaux, de régionaux de cross. Même pas le cross du club. Donc, finalement, pas de visées de ce côté là. Snif.
Je vais donc devoir patienter avec de nombreuses courses "secondaires" : trails courts-10km et Semi (pas "roulant" donc sans prétention chronométrique).

Sourire
Une attente qui va durée jusqu'au Samedi 14 Avril 2012. A cette date, j'ai prévu de courir mon premier véritable objectif de l'année : les Championnats de France des 100km à Belvès. Le parcours n'a strictement rien à voir avec mes 2 autres 100km courus auparavant. Les 100km de Belvès sont plutôt accidentés avec de nombreux coups de cul et un final avec du "pourcentage".
L'objectif essentiel est de courir avec le plus de régularité possible sans connaitre d'explosion en fin de parcours. Pour le chrono réalisable, pas d'idée précise car le terrain est trop accidenté pour pronostiquer quoi que ce soit.

Ensuite, viendra mon second objectif de ce début d'année et ceci 6 semaines après Belvès : les 24 heures des Vosges Samedi 26 et Dimanche 27 Mai 2012 (1ère édition). Cette fois-çi je me fixe une marque : dépasser les 235km. Ceci peut paraître présomptueux mais j'ai l'expérience mi-figue mi-raisin de mon premier 24 heures (24 heures de Grenoble 2011).

Toujours dans ce monde de l'Ultra, fin Août, j'irais sans doute me confronter à nouveau aux 100km des Etangs de Sologne avec dans l'idée de descendre sous les 7h50.

Enfin, je suis littéralement tombé sous le charme d'une épreuve appelée le kilomètre vertical.
Quésako kilo. vertical ?
C'est simple et mortel : mille mètres de dénivellation sur la plus courte distance possible à effectuer contre la montre (Yves Jeannotat, journaliste sportif et spécialiste de l’athlétisme).
La référence en la matière est le kilomètre vertical de Fully en Suisse.
Et donc, je compte me programmé pour le mois d'Octobre 2012 un kilomètre vertical avec la seule ambition de découvrir ce "format de la mort".
 Se présente à moi 3 épreuves durant ce mois-là : les kilomètres verticaux de
  1. Nantaux (74)
  2. Manigod (74)
  3. Fully (Suisse)
J'opterais pour une de ces 3 épreuves en fonction de mon planning du boulot.
Pour vous donner une idée de la "violence" de ce type d'effort, vous pouvez visionner une superbe vidéo du kilomètre vertical de Fully 2010 :



Objectifs à long terme
J'ai aussi dans l'esprit de m'essayer à des épreuves qui font vibrer mon imaginaire : les courses à étapes.
Mais je sais par le retour d'expérience de coureurs ayant participé à ce genre d'escapades que ces "ballades"  ne sont pas à prendre à la légère et que le côté "on the road again" peut vite devenir un chemin de croix.
Mon objectif rêvé est la Transe Gaule 2015 (si elle est programmée cette année là...).
 Auparavant je compte donc acquérir un peu d'expérience en testant, si possibilité d'inscription, en 2013 la superbe Etoile Savoyarde. Entre autre.



mardi 11 octobre 2011

Les 24 Heures de Grenoble : les dessous de Circadie

"J'ai la mémoire qui flanche
Je ne me souviens plus très bien..."

Mes souvenirs sont rachitiques. A l'image de mon corps à l'issue de ce Voyage en Circadie. Une mémoire en pointillée en quelque sorte. Des émotions, des sensations très fortes et très peu de ressentis subtils et aiguisés.


Je quitte mon domicile le vendredi vers 16 heures.
18h30 je suis déjà à Grenoble, à l'hôtel. Je suis d'un calme olympien. Reposé. Pas de stress. Et pourtant Circadie a de quoi m'intimider. Ses mensurations sont déstabilisantes. Je suis cependant prêt à débourser 200. Pas plus.
Je suis un coureur, certes, mais j'ai laissé ma panoplie de compétiteur aux vestiaires. Du moins c'est ce que je pense...

Circadie sera mon ultra-sucrerie. Une délicate friandise que je laisse fondre sous la langue.

Car Madame Circadie est un monumental point d'interrogation ?

Je m'en vais simplement découvrir ses dessous. Apprendre ses contours. Uniquement m'intercaler entre ses tics et ses tacs. Rien de charnel. Que du superficiel. C'est ainsi que je vois mon échappée. Sans aucune boulimie kilométrique. Pas de pression.

D'autant plus qu'il y a 5 semaines seulement j'en terminais avec les 100 kilomètres des Etangs de Sologne.

Cependant, j'ai construit ma saison de façon à ce que ces 24 heures soient la suite logique de tout ce qui a précédé.

Janvier à Juin : de petites distances sont courues et ce jusqu'au marathon afin d'acquérir de solides bases avec une accumulation de kilomètres à minima.
Juillet au 24 heures début Octobre : de l'Au Delà Du Marathon (ADDM) avec un trail de 55km, un 100 kilomètres et un 24 heures et donc une montée en puissance du volume d'entrainement combiné à une baisse de l'intensité.

In fine je dois être capable de supporte physiquement 24 heures de course.


A 19 heures, je file chercher mon dossard. Il est prévu que je mange à la "pasta".




22 heures environ, le repas copieux est terminé. J'ai passé un excellent moment en compagnie , entre autre, de Gérard Allel, intarissable causeur-bout-en-train.


Gérard Allel toujours souriant !



23 heures, je suis dans le lit. Extinction des feux. Zen. Tout va bien.

4h30. Réveil. La nuit a été courte. Mes yeux se sont mal refermés. Pas grave. Je suis imperturbable. Mes affaires sont prêtes. Je petit-déjeune avec la Crème Sport d'Alain Roche. C'est devenu une habitude.

Le temps passe.

8 heures. Je démarre la voiture et je me rend 1 kilomètre plus loin, sur le lieu des 24 heures. Un parking mitoyen au parcours nous est réservé. C'est impeccable.
Les tables de ravitaillement sont installées. Ne connaissant pas trop les habitudes des circadiens, je vais m'installer à une des tables. J'y glisse dessous une glacière dans laquelle se trouve mon hydratation. L'eau y est encore fraiche. Tant mieux.





Sur la table, je pose 2 petits casiers plastqiues à tiroirs dans lesquels j'ai déposé mes gels, pains d'épices, pâtes de fruits et autres petites gateries personnelles.
Je vais faire ma course seul, c'est à dire sans aucune aide extérieure. Je sais que c'est un "handicap" mais comme je ne suis pas là pour "scorer"...
Pat71, de l'excccccellllent forum ADDM de Bruno Heubi, s'était proposé mais il ne pouvait pas partir le vendredi soir. Je le remercie tout de même pour sa proposition d'assistance.

Mes voisins de table sont entre autre Manu Da Cunha, un sacré numéro et Gérard Finet.
Je fais aussi la rencontre de Chantou et de Jojo, 2 habituées du forum ADDM.

Rudy Wedlarski est là. Je file l'accoster et nous nous donnons rendez-vous sur la course pour papoter un peu.

Les minutes s'enchainenet très rapidement.

La photo de groupe et le briefing sont réalisés. Piero, excellent coureur d'ultra et organisateur avec le GUC ( Grenoble Université Club Athlétisme) des 24 heures,  nous annoncent que le tour mesure 1,05471km. Je file vite dans la voiture pour calculer le temps que je dois réaliser pour effectuer un tour. Je m'accorde une fourchette comprise entre 6'16 au km (10km/h) et 6' (10,5km/h).


Photos des coureurs juste avant le départ
 10 heures. Le départ est donné.



Le soleil commence à nous effleurer. Je me suis armé d'une casquette sous laquelle j'ai placé un bandana. L'organisation a placé 2 bassines d'eau sur le circuit afin que les coureurs puissent s'éponger.
Je mets en route "la machine" en mode "ralenti et sociable".
C'est parti pour plusieurs tours de papotage. Je bavarde longuement avec Rudy et Gérard.


Rudy, Gérard et moi-même
Je réalise en une heure 10,07km. Soit 6'16 au km. Je suis très prudent. Le soleil ne nous effleure plus mais nous caresse fortement maintenant. Je décide de prendre un second bandana que je trempe très régulièrement dans les bassines d'eau et que je place en cape pour couvrir mes épaules. Je mouille aussi celui qui est sous ma casquette. Je me sens vraiment au frais ainsi et je ne ressent pas trop la chaleur.
Je n'ai pas de protocole bien précis en ce qui concerne l'hydratation mais je bois le plus souvent possible soit de l'eau soit de la Saint Yorre. Conséquence : je ponctue assez régulièrement ma course par des pauses pipi. Milles excuses à un grand et bel arbre que j'ai généreusement innondé.



Au fil des tours, je noue quelques discussions avec des coureurs "inconnus". Un rituel s'installe. On s'encourage, on plaisante, on se glisse un clin d'oeil, un signe de la main.
Valérie, Manu, Rudy, Régis, Chantal, Josianne, Gérard, Sylvie, Maria,...avec tous naît une complicité.


Valérie qui attend sa glace ;-)




Daniel, notre commentateur est au top. Il connait sur le bout des doigts le monde de l'ultra et nous encourage tous très régulièrement.
Le soleil mord dorénavant. Et la chaleur au niveau de l'anneau de vitesse est très intense.
Personnellement, je me sens très bien. Je me suis déguisé en "Vamp" : j'ai un beau fichu qui m'enserre le visage. Par-dessus ma casquette Cochonou parachève ce look d'enfer. peu importe !. J'ai le look efficace !.




A la 6ème heure je me retrouve 6ème du classement général. A ce moment là, cela m'importe peu de me retrouver 20ème ou 2ème. Je pense surtout au déclin du soleil. Il est pour bientôt. Mais je trouve qu'il met du temps à baisser pavillon. Il nous arrose toujours généreusement. C'est d'ailleurs à ce moment là que ma FC est la plus haute : 80% de ma FC Max. Ceci m'inquiète un peu car pour mon 100km réalisé 5 semaines auparavant la moyenne avait été 75% de ma FCmax. +5% c'est énorme !!!. Mais je me rassure en me disant que ma vitesse est raisonnable. Ma FC moyenne commencera à baisser à partir de 7 heures de course, soit vers 17 heures ! La FC moyenne de ces 24 heures sera de 69,5% de ma FC Max.


Je m'hydrate toujours et encore mais au niveau de la gestion de l'alimentation je patauge un peu. Je ne prend plus mes gels (3 avalés en tout et pour tout durant la course) et je tourne au coca. Je grignote de temps en temps des bretzels et ça s'arrête là. Je m'agace aussi en cherchant dans ma glacière des petites bouteilles de whey (protéines) que je trouverai après avoir fait un arrêt un peu plus conséquent que les arrêts secondes effectués précédemment.

Je tiens à remercier fortement Pat38 (du forum ADDM) qui m'a proposé son aide durant la course en me filant son numéro de portable. Mais n'étant pas certain d'aller au bout je me vois mal lui demander de venir me filer un gros coup de main.
A ce moment là de la course, de toute façon, j'ai l'impression que j'arriverai à me débrouiller seul...

Musculairement et articulairement je n'ai pas de soucis. Jusqu'au 75ème ou après un énième arrosage de mon arbre attitré, la fameuse douleur du 83ème lors du 100 kilomètres de Theillay, fait son apparition. Panique !!!. Mais ce coup de stress va s'envoler puisque la douleur s'estompera au fil du tour.

Yves Chomont qui terminera 4ème au classement général

Les kilomètres s'égrenent et le soleil se décolore lentement mais surement. Tout ce qui ressort du sol fait de l'ombre à l'astre du jour.
A la 7ème heure, je me retrouve troisième. Devant, Bruno Olivier file. Il semble dérouler le tapis rouge de la victoire. Second, l'expérimenté Italien Tiziano Marchesi attend peut-être le faux-pas de Bruno.
Moi, je me contente d'avancer.
Et de regarder passer les fusées des relais !. C'est d'ailleurs assez déstabilisant de les voir passer ainsi à cette vitesse supersonique alors que nous, circasolitaires, nous "limaçons". (Je trouve le concept du relais sur 24 heures par équipe de 6 coureurs génial !. En tout cas je serais le premier sur la liste si, dans les prochaines éditions, une équipe ADDM s'incrivait au relais... A bon entendeur... ;-) )



Manu à la peine dans la très longue ascension qui mène à l'arrivée ;-)


Mais alors que les 2 premiers vont marquer le pas et fortement diminuer leur allure, je vais sans m'en rendre compte, augmenter la mienne ou du moins, maintenir ma vitesse.

20 heures. Le ciel a changé d'enseignes lumineuses. Le ciel d'un astre deviendra-t-il le ciel désastre ? Le bas-fond nocturne dans lequel s'écoule mes craintes d'effondrement, va-t'il avoir raison  de ma constance ?
A ce moment là, je me retrouve sur les talons  de Tiziano. Beaurepaire-en-Bresse et Bergame n'ont jamais été aussi proches l'un de l'autre. Le petit village Bressan va-t'il manger la cité Italienne ?


C'est entre 21 heures et 22 heures que la grenouille va se faire plus grosse que le boeuf. On sait ce qu'il advint dans la Fable de La Fontaine...
22 heures et me voilà donc second !. Je suis un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, perturbé. Rudy et Yves sont derrières moi. Et me voilà en train de manger un "expert" en Ultra. Je me dis que je vais le payer. Ce n'est pas possible autrement.


Tiziano Marchesi
Je commence à ressentir les piqures du froid. Je décide donc de faire un arrêt prolongé à ma table de ravito afin de me changer et de me couvrir un peu plus.
L'escadron circadien perd insensiblement des unités. Certains coureurs semblent avoir fait le choix d'aller se reposer.
Je ne me pose même pas la question de savoir si je reste trotteur circadien noctambule. Après 12 heures de course je suis à plus de 120 kilomètres !. Dans le petit réduit qui me sert de boîte à réflexion, je redoute que la nuit me tombe sur la tête et m'enterre. Certes, je suis second  mais après 12 heures de course, je sens que je décline. La faute à une alimentation/hydratation totalement négligée depuis la tombée de la nuit. Désormais, je me ravitaille à la "table commune" . Je n'ai plus la lucidité pour fouiller dans ma glacière ou mes boîtes. A chaque fois que je baisse d'allure, je m'arrête au ravito, je demande un verre de coca et je repars tout "regaillardi". Mais cette minime énergie retrouvée est en plus de courte durée. Ce manège coca-redémarrage sur 4 à 8 tours-arrêt-recoca va durée un bon moment !. Mais la course commence à ressembler à un chemin de croix.


Sourire ou début de grimace ?
 Je ne suis plus du tout clairvoyant dans cette nuit noire. Je commence à marcher et je me fais régulièrement dépasser maintenant. Je me dis à ce moment là que que ça n'a plus d'importance. Ce 24 heures ne m'amuse plus vraiment. Je ressemble de plus en plus à un zombie. C'est l'impression que je me fais.
Heureusement, une bande de djeuns énervés et légèrement alcoolisés, va 2 heures durant, en plein nuit, illuminer nos passages. Ils vont beugler nos numéros de dossards et nous encourager de façon très fine, délicate, subtile et soignée  ! ;-)


Alors qu'il ya 7 heures je gambadais à 6'08 le tour, me voilà à déambuler comme un humain en fin de route...
13 aura donc été mon chiffre fatidique. Mon heure de péremption. De 13h22 de course à 15h22 de course je gravite à 7'20 au tour. Je ne suis plus une étoile filante. The star is morne.
De la 16ème heure à la 17ème je suis à la déroute :  8'34.3 au tour. Je ne vais pas en faire une tartine mais c'est la déconfiture. Je marche. Je marche et je marche.
Durant une heure je recule à 7,37km/h.
Mes arrêts au stand se soldent par de légères pertes d'équilibre. Je suis obligé de me tenir à la table et j'ai encore l'esprit de me dire "il ne faut pas que les bénévoles remarque mes vertiges". Alors, je décide d'avaler des aliments "consistants". Des bouts de pizzas avalés gouluement font l'affaire. Et ça fonctionne. Le moteur redémarre. ce n'est pas mirobolant mais mon esprit retrouve de l'autorité sur mes jambes. Des jambes qui sont algiques uniquement lorsque survient la panne sèche. C'est la première fois que je ressent avec autant de puissance l'effet du manque de carburant sur la douleur. Moins tu as d'énergie, plus tu endures musculairement. Par contre, dès que tu recharges la "machine", les tensions s'estompent.

Cette légère embellie sera de courte durée puisque ensuite je vais mettre 1h30 pour couvrir 10 tours, soit 10,54km !. Durant cette phase là, je suis désemparé. D'autant plus que "l'Italien" a retrouvé une seconde jeunesse. A la 20ème heure, il me dépose littéralement. Il me dépasse. Je m'aplatis. Je lui lance "Forza Italia". Il m'encourage. Et répète "Forza Italia".
J'avais dit que je ne me rentrerais pas dedans. C'est râté.
Je puise vraiment dans ce qui me reste de graisse, de muscle, de chair et d'âme.
Il est 6 heures du matin et les oiseaux chantent. Grenoble s'éveille et les Circadiens qui étaient encore il y a quelques instants, horizontaux et immobiles, se muent en circadiens verticaux, mobiles et dynamiques. Ils me happent, me malmènent et me relèguent à des années lumières...
A l'approche de la 22ème heure, alors que le jour tape à toute les fenêtres, je décide de faire un enième arrêt à la table de ravito générale. Ma 3èmeplace est en jeu. Alors que quelques minutes auparavant, tant j'étais usé, je me contrefichais de terminer 15ème ou 70ème, un sursaut d'orgeuil (?) me fait penser la chose suivante : "je ne peux pas laisser filer la troisième place avec autant de désinvolture. Il faut que je me ressaisisse".
Je décide donc de manger un mini sandwich au jambon et plusieurs bouts de pizza tout en courant. Le tour suivant je fais descendre le tout avec un bon verre de coca.
Bingo ! Ce que j'aurais du faire depuis longtemps, c'est à dire m'alimenter avec du "solide", fonctionne !.
Je me retrouve avec un punch surprenant. Je suis obligé de ralentir car je m'inquiète de ce regain de tonus !.
 Voilà mes 10 tours de la 22ème à la 23ème heure :
6'07-5'38-5'38-5'26-5'38-5'39-7'02-6'19-6'03-6'22 !!! (je passe les 200km après 22h47'08 d'effort)
Il me reste maintenant 1 heure d'effort. Je ne serais plus rattraper maintenant. Je suis fatigué. Je m'arrête à nouveau au stand. Je bois un petit verre de coca. Je mange un bout de saucisse. Je suis définitivement 3ème et les 200 kilomètres sont largement dépassés. L'objectif est croqué. Je n'ai plus envie de me "battre".
Je n'étais pas là pour ça et j'ai pourtant donné beaucoup de moi. Les traits sont tirés.


Maria Pierre et moi au petit matin
Certains se battent encore afin d'améliorer leur marque ou dépasser les 200 kilomètres. C'est le cas de Maria Pierre. Quelle battante !. Chapeau !.
Je me force encore un peu afin de dépasser les 220. Et puis il reste encore 10 minutes de course mais je préfère en rester là. Je m'accroche à une barrière. Le paysage tangue. Sylvie, avec qui j'ai plaisanté tout au long des 24 heures me prend par le bras et me dis de continuer. Je lui explique que je préfère m'enchainer à cette barrière sinon je vais me désagréger.

Voilà. Coup de feu final. Je pose mon repère. Quelques instants plus tard, je retourne à ma table de ravito. Lentement. Je m'assied. Un Ange descendu des cieux me tend un micro et me questionne. Je lui répond que je suis "ailleurs", que je suis "vaporeux" et que "je plane". Elle ne comprend pas mon message codé. Je veux pourtant la rejoindre au Paradis.




Je suis mort. Tout autour de moi, les suiveurs et bénévoles débarassent et démontent les tables. Il ne reste plus que Bruno Olivier et moi. Nos têtes dans nos mains. Tout au long de la course je l'aurais trouvé "très facile". Mais lors des podiums, j'ai vu qu'il était vraiment allé jusqu'au bout. Il piquait du nez...


Bruno Olivier réalise 242,331km !
Je tiens à remercier Gérard Finet, d'une épatante bienveillance, qui m'aidera à transférer mes affaires dans ma voiture.

Voila. J'ai gouté à mon premier 24 heures. Une épreuve extraordinaire qui mérite une préparation "aux petits oignons" pour celui qui veut aller le plus loin possible. Sinon, c'est la sanction qui tombe à un moment ou à un autre. J'ai été relativement sérieux sur les 10 premières heures de course. Ensuite, le manque de clairvoyance m'a fait plongé dans le côté obscur du 24 heures. J'aurais du m'alimenter en solide bien plus tôt et de façon plus régulière. Quand au petit matin je décide de me "restaurer", j'ai tourné ensuite comme un avion durant une heure !. Et encore, avec le frein à main !. Je crois que mon organisme, du moins, mon système digestif et à fortiori mon cerveau, ont besoin de se sentir à un moment "rassasier". Effet psychologique et/ou réel ? En tout cas ce sandwich et ces bouts de pizzas auront été ultra efficaces !.

Et maintenant ?

Je veux rejouer encore !
Et cette fois ci il me faudra un accompagnateur livreur de pizza ;-)
Sérieusement, il est très compliqué, en solo, de garder toute sa lucidité et d'arriver à suivre une feuille de route préétablie.Je n'ai pas de regret. J'ai fait les mêmes "bêtises" que pour mon 1er 100km. Je suis un "contemplatif" pour mes premières fois. 

Mon prochain 24 heures est encore loin. Vierzon...Octobre 2012. Mon objectif sera d'atteindre les 235 kilomètres.




Mes résultats tour par tour (dossard 48)
Mes résultats heure par heure

vendredi 30 septembre 2011

24 Heures de Grenoble 1er et 2 Octobre 2011 : mon bonus de fin d'année !

C'est cadeau !!!
Alors que ma saison en course à pied touche à sa fin, j'ai décidé de fêter mon joli parcours 2011 en me gratifiant d'une infime épreuve : un 24 heures.
Qu'est ce que 24 heures dans une vie ?
Une broutille. Une poussière de temps.
Enfin, tout est relatif.
Tout dépend ce que l'on y met à l'intérieur. Personnellement, j'ai décidé de compliquer les 86 400 secondes qui seront comprises entre le1er Octobre 2011 dix heures et le 2 Octobre 2011 dix heures.
 Je vais ainsi coucher sur le sol des milliers de foulées. Sans interruption. Normalement....
Ce déferlement d'impact pied-sol va se dérouler à Grenoble. Les 24 heures de Grenoble devraient se dérouler sous une tempête de ciel bleu avec des températures  chaudes pour la journée (24°-26°) et fraiches pour la nuit (10-12°).
85 hamsters sont inscrits en individuel et 8 équipes de 6 muridés  pour les 24 heures en équipe.
Le tour mesure un peu plus de 1km.

Comme je l'écrivais çi-dessus, je participe à cette course sans autre intention que d'avancer avec un maximum de plaisir, sans trop chercher à me rentrer dedans. Trop de contorsion et manque de souplesse.
 L'idée est de découvrir ce format de course en tentant une marque de 200km.



Il y a 5 semaines je participais aux 100 kilomètres des Etangs de Sologne (couru au max. de mes possibilités) et il serait très présompteux de vouloir viser plus haut que les 200 kilomètres. Je ne sais pas si j'ai  récupéré à 100%. Surtout que je ne me suis pas octroyé de repos suite à cette course. Les semaines post 100km Etangs de Sologne ont été chargées : S1 --> 38,8km   S2 --> 148,9km    S3 --> 103,5km    S4 --> 45,8km .
Et puis même si je pense être virtuellement apte à tenir la distance, je n'ai pas réalisé d'entrainement conséquent à allure spécifique 24 heures. J'imagine que cela va me porter quelque peu préjudice.
De plus, j'ai des petites raideurs aux 2 pieds au niveau des voutes plantaires. J'ai surtout eu mal à cet endroit  au pied gauche la 1ère et 2ème semaine post 100km. Et puis la douleur s'est transformée en tension et maintenant c'est très léger. Mais sur 24 heures j'imagine que ce chatouillis peut se révéler rédhibitoire si'il se transforme en douleur. Alors méfiance !!!

Concernant mon allure, qui sera fière bien évidemment (dois-je préciser à chaque fanfaronnade que je plaisante ? Non...quand même pas) je pense gambader entre 10 et 11km/h. Du moins pour le départ. Ensuite, on verra selon les ressources disponibles.
Si je pouvais déjà tenir une vitesse de 10km/h sur les 12 premières heures...
En tout cas j'attend la période nocturne  avec une très grande impatience.  Si tout est OK physiquement je l'imagine magique.

Pour suivre Les Aventures de 100quarante au Pays de Circadie vous pouvez vous rendre sur le suivi Live heure par heure à cette page .

A bientôt !

samedi 17 septembre 2011

2ème Ekiden de Tournus Dimanche 9 Octobre 2011

Ekiden

Quésako Ekiden ?
En voilà une question qu'elle est bonne.
Cliques et tu auras la réponse.




Maintenant que vous avez pigé ce qu'est un ékiden, vous pourriez peut-être ajouté à la théorie un brin de pratique en vous rendant au 2ème Ekiden de Tournus Certifié FFA qui aura lieu le dimanche 9 Octobre 2011 avec un départ à 10h30. C'est l'AS Tournus qui l'organise (et c'est mon club...mais ça on s'en fiche un peu).



Vous voulez plus d'infos ?

Il suffit de tapoter juste là ==> précisément içi

dimanche 4 septembre 2011

100km des Etangs de Sologne Samedi 27 Août2011 : le compte-rendu de ma course

Veuillez trouver çi-dessous un CR ultra-long.


J'ai failli commencer sa rédaction en ayant comme point de départ le jour de ma naissance. Mais je me suis dit que cela être un peu soporifique pour certains et surtout mégalo pour beaucoup. ;-)
Je me suis donc résigné à jouer la contraction textuelle.

Pour débuter ce CR, et en guise de préambule, je me contenterais donc de rembobiner le film jusqu'au Samedi 15 Mai 2010, jour durant lequel je me suis défoulé sur mon tout 1er 100km (formidable épreuve que le 100km de Chavagnes-en-Paillers !).

« Prestation » qui fut très mitigée pour cette entrée en Terre d'Ultra avec un chrono de 8h33'41 (5'08.21 le km-11,68km/h) et une explosion anatomique au 60ème km.
Au premier jour de la préparation de ce 100km je visais juste sous les 8 heures mais une « extension de prudence » me ramena dans les parages des 8h10, soit 4'54 au km.

Le CR du 100km de Vendée 2010 (Chavagnes-en-Paillers)

A ce jour, je m'explique ce petit naufrage kilométrique lors de cette cuvée 2010 de la façon suivante :

  1. trop de séances courues à allure 100km et pas assez à des allures supérieures
  2. surestimation de mes capacités initiales
  3. non-respect de l'allure prévue
  4. gestion calamiteuse de mon hydratation/alimentation
  5. très léger surentrainement pré 100km
  6. Et puis aussi et surtout, j'aurais vécu ce 100km en mode trop contemplatif, avec l'impression de vivre un truc extraordinaire. Je me serais trop « déconnecté » des réalités objectives de ce type d'épreuve.
Quoi qu'il en soit, ce 100km me confirma dans mon envie d'approfondir mes voyages sur la planète Ultra. Je fus conquis.

2011

Retour sur ce début d'année ou je me fixe 3 principaux objectif : réaliser moins de 36' sur 10km, moins de 2h50 sur marathon et moins de 8h sur 100km.

Aussi, ma saison est clairement découpée en 2 parties : les 6 premiers mois de l'année seront en mode EDDM et les 4 mois suivant mode ADDM.

A l'entame de ma préparation pour les 100km des Etangs de Sologne (qui sert de support au Championnat de France de 100km), j'ai en poche mes 2 premiers objectifs EDDM : 35'43 sur 10km et 2h45'53 sur marathon.

Je suis donc relativement confiant sur les « possibilités » chronométriques qui s'offrent à moi sur ce 100km. Sur le papier, les moins de 8 heures sont jouables...mais je reste prudent.
Prudent car j'opte, à l'image de ma préparation marathon, pour un plan au kilométrage minimaliste au regard de ce qui se pratique dans le monde de l'ultra.
Le risque que je prend est de ne pas maximiser, développer mon endurance physiologique, celle qui permet d'avoir entre autre des fibres musculaires « incassables », un minimum de troubles digestifs, etc...
Par contre, je fais le choix de préparer ce 100km en prenant 2 directions parallèles :
  • je privilégie le qualitatif et le spécifique (64% de mon temps d'entrainement est passé à une vitesse égale ou supérieur à 12,80km/h)
  • je gambade lors de mes séances à allure 100km à une allure plus rapide que celle prévue lors du jour J (7h59'59 – 4'48 au km – 12,5km/h) De ce fait, mes séances à allure 100km sont en faites réalisées en moyenne à 4'40.8 le km soit 12,80km/h. A vrai dire j'utilise cette « méthode » sans certitude mais je veux « tester » la façon de s'entrainer de Régis Raymond, du moins celle qu'il utilisa pour être Champion de France 2010 du 100km à Chavagnes en Paillers.En effet, dans l'interview d'après-course parue dans VO2 Run In Live il déclara ceci :
« J'ai couru tous les footings en moins de 4' au km. Or sur les sites ou sur les blogs, il est conseillé de les courir à l'allure 100km. Mais je considère que c'est une erreur. Si j'avais respécté cette vitesse, je ne pense pas que j'aurais tenu une moyenne de 4'06 à Chavagnes. »

A noter aussi, fait important, que ce 100km est placé à la fin de mes 3 semaines de vacances. Ce qui me permettra de réaliser un volume d'entrainement énorme lors de ma première semaine de vacance et ceci malgré un très grosse contracture qui m'aura totalement empêché de réaliser du travail qualitatif et mis en suspend ma participation au 100km.

Soit 21H10 d'entrainement en une semaine (Elliptique : 71,2km-2h30 Vélo Route : 211,1km-8h16
 CàP : 138,3km-10h27).

Au total, sur les 10 semaines qu' à durée ma préparation, j'ai couru 724,8km en 55h37' (4'36.24 le km-13,03km/h), soit une moyenne de 72,5km/ semaine avec un max à S-3 de 138,3km).



Enfin , pour en conclure avec ma préparation, j'ai greffé en semaine 5/10 un trail relativement roulant de 55km (Trail Volodalen de Vouglans). L'idée est le courir au max afin de préparer mon endurance physiologique et musculaire. Point de vue qui s'averera complètement foireux et expérience que je ne renouvellerais pas tant l'entrainement sur route enfante une foulée rasante. Tout le contraire de ce qu'exige un trail de 55km. Je terminerai tout de même 3ème en ayant marché plus d'une heure en fin de course. Cuit et mort comme jamais je ne l'avais été.
Moi-même lors du Trail Volodalen de Vouglans (Juillet 2011)

                                                                          

Mais cela ne me portera pas préjudice pour les 5 semaines suivantes et c'est en grande forme que je me suis présenté derrière la ligne de départ pour les 100km des Etangs de Sologne.



Vendredi 25 Août 2011

J'ai passé une excellente nuit contrairement à celle d'hier ou je n'avais pas dormi plus de 4 heures. Je suis un peu plus rassuré. La voiture est prête depuis hier. Nous partons de la maison à 12h30. Mon fils, ma petite dernière et ma compagne seront mes premiers supporters.

Mon fils Louis donc sera à nouveau mon accompagnateur vélo. Après Chavagnes 2010 ou son suivi aura été quasi idéal, je lui ai renouvellé ma confiance. Il prend son rôle très à coeur et sa première expérience 2010 l'a enchanté. Au-dessus de son lit est punaisé son dossard de Chavagnes.
Pas de soucis concernant ses aptitudes physiques. Cela fait 7 ans qu'il pratique en club l'athlétisme et gambade au minimum 3 à 5 fois par semaine, y compris pendant ses vacances !.Il a fait une année de cyclisme en club avec des compétitions. Il est donc en super forme lui aussi.

Nous avons révisé ensemble plusieurs fois le protocole d'hydratation et de prise de gel pour le 100km. Il dispose à cet effet d'une feuille avec tous les repères chronologiques concernant les moments précis ou il doit me « ravitailler ». Il sait qu'il est obligé d'attendre les zones de ravito. Bref, il est super briefé. De plus, nous avons réalisé 2 sorties « simulation-course » en fin de préparation. Une sortie d'1h30 et une autre de 3 heures avec départ à 6h30, prise de boisson/gel à instant fixe, etc...


         1ère partie de mon protocole d'hydratation

Nous arrivons à l'hôtel à Vierzon aux alentours de 17h. Le voyage s'est bien passé et je ne me sens pas fatigué. Nous y restons quelques instants, histoire de décompresser du voyage et repartons pour allé retirer mon dossard à Theillay et rencontrer un max de membres du forum ADDM de Bruno Heubi.

Là-bas, je fais connaissance de Renaud qui est en pleine discussion avec Didier Cartreau, que je connais déjà depuis Chavagnes 2010. Nous discutons ensemble un petit moment mais n'étant pas seul, je préfère « écourter » et nous retournons à l'hôtel à Vierzon. Nous révisons avec Louis le protocole d'hydratation.

Renaud qui battera son record haut la main avec un temps final 9h05'44



La météo est plutôt aux averses mais il est prévu pour demain matin le retour des éclaircies...
La nuit tombe et à 23 heures extinction des feux.



Samedi 27 Août, 4 heures du matin.

 Mon réveil sonne. J'ai survolé le sommeil. Mais ça va. Je suis déjà d'attaque. Mes jambes sont « bonnes ». Je déguste 100 grammes de la crème sport dej. d'Alain Roche
Mon fils se lève à 4h30, suivit de suite par ma petite Violette qui du haut de ses 2 ans et demi a estimé préférable de supporter le plus tôt possible son papa. Pour la plus grande joie de la maman.
Une ultra journée s'annonce pour toute la famille...

Nous partons un peu à la bourre et arrivons un peu stressés 30' avant le départ...
Je n'aime pas du tout ça. Il pleuvine. Je vois à une quinzaine de mètres de moi, Anne-Cécile et Manu Fontaine, Brigitte bec, Didier Cartreau mais je n'ose pas allé les saluer.
Mon fils va se placer avec tous les autres accompagnateurs vélo 5 km plus loin histoire de réaliser un départ sans bousculade.

6h29. Je me place derrière la ligne de départ. La pluie a cessé. Je suis bien moins stressé que l'an dernier à Chavagnes. Je suis même très serein. Mes pulsations sont ultra basses. Le stress précompétitif n'est pas là.

6h30. Les cent-bornards démarrent.
De suite je me retrouve aux côtés de Didier Cartreau. Nous échangeons quelques mots. Et déjà je vérifie sur mon cardio que je suis dans le bon rythme. Tout est OK. 12,5km/h pour les premiers hectomètres, c'est impeccable. Ma respiration est très aisée. La pluie ne remontre pas le bout d'une goutte. Didier s'échappe lentement mais surement. Je me retrouve « naturellement » aux côtés d'Emmanuel Fontaine. Je « l'aborde » et me présente. Nous commencons à discuter. Il vise aussi les moins de 8 heures.

Le jour se lève franchement.

Je bois ma première gorgée de boisson énergétique. Mon protocole d'hydratation est très simple. Mon fils est chargé de me donner les petites gourdes de contenance comprises entre 150ml et 200ml à toutes les zones de ravito que je dois boire durant les 5km qui séparent chacun des ravitaillements. De plus, je m'oblige à avaler à chaque ravito proposé sur les tables soit de l'eau, soit du coca ou soit de la boisson énergétique. Ce qui fait que en une heure je bois systématiquement entre 600 et 700 ml. A cela s'ajoute 1 gel à avaler en pointillé sur une heure. Mon fils gèrera l'ensemble du début à la fin avec maestria. S'il se lance un jour sur 100km, ce que je lui souhaite, la gestion d'un 100km ne devrait pas lui poser de problèmes.

J'aurais été lucide du début à la fin de ce 100km puisque j'aurais respecté quasiment jusqu'à la fin le protocole. J'ai du boire, selon mes calculs aux alentours de 5,2 litres.

Cependant, il va falloir que je trouve une solution concernant mes trop nombreuses pauses techniques (pauses pipi quoi !). Les 2 premières heures de course je me serais arrêté 3 fois pour des pauses-pipi de 55 '' à 1' précisément. Aussi, finalement très agaçé par ces pauses intempestives, j'ai décidé ensuite d'uriner tout en courant.... Et cela, j'ai du le faire au moins 7 à 8 fois. Ma jambe droite était un lampadaire pour chien. Ce procédé n'est certes pas très hygiénique mais me permettait de maintenir une allure confortable. Sinon, j'aurais cumulé en tout et pour tout bien 6' à 7' d'arrêt pipi. Mais heureusement que nous étions à crapahuter au milieu des forêts, loin de tous autochtones !.

Aussi, je me demande comment je vais bien pouvoir courir le 24 heures de Grenoble si je suis obligé de pissouiller toutes les 30' alors que le circuit situé en pleine ville dépasse à peine le kilomètre...

Au bout de quelques kilomètres le peloton retrouve les accompagnateurs vélo. Mon fils démarre. La course est maintenant vraiment parti.

La météo est idéale. Plus de pluie, route maintenant sèche, pas de vent et parcours plat. Toutes les conditions sont donc réunies pour atteindre mon objectif.

Je fais la connaissance de Pascal, le suiveur de Manu Fontaine. Tout au long de la course, il sera venu à mes côtés afin de m'encourager. Je le remercie encore car l'air de rien, et surtout lorsque l'on est un « affectif » comme moi, son soutien gonfle mon moral et mes batteries.

A la suite de ma 1ère pause « technique » je me retrouve 100 mètres derrière le groupe « filles » dans lequel se trouve entre autre Anne-Cécile Fontaine et Brigitte Bec. J'hésite un instant. Je reste avec elles ou pas ?. Finalement, je décide de rester sur mon rythme initial. J'accélère même doucement afin de retrouver Manu. Il me faudra bien 15-20 minutes pour le rejoindre.
Kilomètre 18, à la suite d'un peite boucle,nous croisons les premiers. La vitesse est impressionnante. Nous nous encourageons mutuellement.

S'en suit un petit jeu très amusant pour moi qui consiste à reconnaître les membres du forum puisque nous nous croisons aussi. Dans le désordre et avec l 'aide Manu et Pascal, je reconnais et encourage Charlie, Franck Derrien, Tot et JP75018 avec lequel un « claquage » de main aura lieu. Certains seront passés entre les mailles de mon filet visuel.

Jean-Philippe en mode 24 heures lors de ce 100km

Par contre, nous ne croiserons pas les premières féminines. Pascal fait cependant le point et annonce à Manu que tout va bien pour Anne-Cécile.



La première borne kilométrique est placée au 20ème km. Je la passe en 1h34'37.8 (4'43.89 le km-12,68km/h). Nous aurons ainsi à partir de cet instant des bornes tous les 5 km.

Je suis toujours en compagnie de mon accompagnateur de fils, de Pascal et de Manu.

Petit à petit le silence s'installe. Nous commençons à rentrer dans notre bulle. Le 100km demande de la lucidité et de la concentration car la fatigue, petit à petit et insidieusement se glisse entre nos neurones...

Il suffit d'un ou deux oubli dans le protocole d'hydratation ou dans la vitesse à respecter pour que la belle machine s'enraye...

Justement, ma « machine » fonctionne pas trop mal. Au niveau des sensations « pures » je me sens au « top ».

Par contre, musculairement, je suis quelque peu étonné de ressentir très tôt des petits points de tensions... J'ai la sensation qu'ils arrivent bien plus tôt que l'année dernière à Chavagnes.

Mais ces petits « crépitements musculaires » sont très supportables et ne portent pas préjudice. Mais comme je suis véritablement à l'écoute de mon corps, j'essaie de déceler d'éventuelles failles afin d'anticiper au mieux les problèmes qui pourraient surgir.

De toute façon, je sais que mon talon d'Achille se situe à ce niveau là. Je ne suis pas un vrai coureur d'Ultra. Mon kilométrage annuel est « risible ». Mon passé d »ADDMiste est faible : un 100km + 2 trails de 54km constituent mes 3 seules références depuis l'an dernier. Je n'ai donc pas l'endurance musculaire dont disposent les pratiquants fidèles des 100km, 24 heures et autres course d'une longueur sans fin.

C'est pour cela que j'attend impatiemment le 60ème kilomètre. L'an-dernier, ce fut le moment ou mon physique et mon moral explosèrent à l'unisson. Jambes détruites et zéro de tension.

Mais je garde un moral d'enfer et je reste mentalement accroché à mon marathon de cette année ou j'ai connu une course avec des sensations exceptionnelles et une facilité déconcertante.

Petit à petit je me détache du groupe dans lequel je suis. Je ne le fais pas volontairement. Mais je laisse courir mes sensations. Ma ventilation est très bonne et mes pulsations très basses. 75% de ma FC Max c'est 5% de moins que l'an dernier à Chavagnes. Je suis à l'aise. Je retrouve les sensations du marathon d'Annecy.

A ce moment là, je décide de ne plus m'arrêter pour pisser. Ras-le-bol !. Je préfère utilisé la méthode expliquée quelques lignes au-dessus. Et donc, j'aurais marqué plusieurs fois, tout en courant, mon territoire.

Je décide aussi de ne plus m'arrêter à chaque tables de ravitos pour m'hydrater. Je décide de le faire tout en courant. Il faut maintenant que je supprime ces arrêts.

J'agraffe le 50ème en 3h55'07.3 (4'42.14 le km – 12,75km/h). A ce rythme là j'atteindrais la ligne d'arrivée en 7h50'10.

Manu n'est pas trop loin derrière moi et je me retrouve donc seul avec mon fils. Les sensations sont toujours très bonnes. Cependant, j'ai remarqué que lorsque je ralentit quelque peu, surtout lorsque je m'hydrate, une pointe de tension plus prononcée que les autres se signale sur mon genoux gauche. Mais ça ne m'inquiète pas outre mesure puisque lorsque je reprend mon rythme normal, elle disparaît.



Par 3 fois je retrouve en différents points du parcours ma compagne et ma petite Violette qui m'encouragent plus que bruyamment. A chaque fois je file leur coller un gros smack !. Ca fait du bien au moral.
De temps en temps je me retrouve totalement seul sur ce parcours particulièrement roulant et très « forestier ». Mon fils est à ce moment là en train de remplir d'eau les gourdes. Il assure.

Je tamponne le 60ème km en 4h41.83 (4'41.83 le km-12,77km/). J'ai donc maintenu l'allure.

J'attend que quelque chose me tombe sur la tête. Je me crispe un petit peu. Vais-je exploser ?.
Et puis les minutes défilent et je me sens encore dispo pour 40 kilomètres.
Musculairement cela devient bien évidemment un poil plus compliqué mais rien de rédhibitoire.

Je scotche le 70ème kilomètre en 5h29'06.4 (4'42.09 le km-12,76km/h).
Je commence à planer car je ne vois pas ce qui pourrait maintenant m'arrêter. De plus, « j'avale » régulièrement des coureurs à la dérive. Entre autre un coureur de mon département qui était cité dans les favoris par VO2 Run In Live.2H30 sur marathon. Mais c'est son premier 100 kilomètre et cette distance ne se laisse pas dompter comme ça.

Sébastien à l'arrivée en 8h08'49



Arrive le 80ème kilomètre. Cela fait 6h16'28 (4'42.3 le km-12,74km/h) que je picore le bitume. Il ne me reste que 20 petits kilomètres. Je commence un peu à ressentir la fatigue mais le tableau de bord ne clignote nulle part.
Par contre, un second passage sur un chemin non goudronné m'a quelque peu malmené. Il devait bien faire 2km et mon allure a automatiquement baissé ce qui a réveillé à nouveau et de façon plus prononcé cette tension au niveau du genoux gauche.

Et puis...après, je ne me souviens plus de rien si ce n'est d'un grand tunnel blanc. ;-)

Si, je me rappelle très bien de ce grand coup de couteau qui se plante dans mon genoux gauche. Excessivement douloureux. Je suis stoppé d'un coup net. 30'' d'arrêt total. Je suis bloqué. Je redémarre avec cette douleur lancinante durant 4' précisémment. Je serre les dents à 11,5km/h.
Mais à nouveau la douleur se plaque dans ce genoux. Je m'arrête à nouveau. C'est comme une grosse épine qui se logerait dans mon genoux. C'est un calvaire. Je décide de marcher.
Manu Fontaine me double et m'encourage de toute sa voix à le suivre. Je ne peux pas. Pascal se porte à mon niveau, me demande quel est mon problème et me dit que je vais repartir.
Je ne m'affole pas. Je ne sais pas pourquoi mais je reste relativement imperturbable. Sans doute parce que je me sens physiquement pas épuisé.
 J'aurais marché lentement 3 minutes. Mes yeux croisent le regard de mon fils. Il semble désemparé. Il semble dire « ne lâche pas si près du but ». Alors je redémarre. La douleur s'est évaporée. Mais je n'arrive plus à retrouver le rythme initial. Cette éprouvante « pause » m'a quelque peu vidé de mon énergie restante. Je me fais violence pour maintenir un rythme supérieur à 12km/h.

Avec cette histoire j'ai perdu en 2 kilomètres 5 minutes.

Ainsi, j'aurais couvert les 5 km qui séparent le 80ème du 85ème en 26'58.1 (5'23.63 le km – 11,12km/h).

Mon fils me dit que j'ai encore un petit matelas chronométrique d'avance pour les moins de 8 heures. Il m'encourage. J'utilise toutes les ressources mentales dont je dispose encore. Je positive au maximum.Je pense à mon fils qui serait extrêmement déçu que je cède si près du but, à ma chérie et ma petite fille qui m'attendent à l'arrivée, à la course que j'ai fait jusqu'à maintenant, aux courageux de la Transe gaule qui, pour certains, ont ralliés la ligne d'arrivée malgré d'énormes blessures. Je pense aux amis du site Fysiki qui m'ont encouragé en grand nombre. Aux amis du Forum de Bruno Heubi qui m'ont aussi soutenu.



Je cours la distance qui sépare le 85ème et le 90ème en 25' pile (5' au km-12km/h).

Mon matelas rétreci rapidement...

Mais je ne m'imagine pas échouer. Au 90ème j'hurle mon prénom « Vas-y Vincent...ça va le faire ! Ne lâche rien »

24'53.5 (4'58.7 le km-12,05km/h) pour couvrir le 90-95ème km.
Et puis ensuite les 5 derniers kilomètres sont signalés.
96ème en 5'03.6

97ème en 4'54

98ème en 5'07

99ème en 5'05.8

et le 100ème qui fera en fait bien plus d'1 kilomètre (1,2 km !!!) en 5'40.7

Facile Anne-Cécile !!!



A 500 mètres de l'arrivée je me fais happé par Anne-Cécile Fontaine. Elle va descendre sous les 8 heures. Je me marre quelques secondes en me disant que décidément aujourd'hui je ne pourrais pas dire « Fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
L'arrivée avec Anne-Cécile Fontaine


Je tente de la suivre mais je suis plutôt « off » et elle plutot « on ».
Je sais que je passe juste sous les 8 heures mais je préfère m'offrir un ultra sprint à 13,5km/h.
Manu attend sa Championne et m'encourage une dernière fois.

Je franchis la ligne en 7h59'14 (4'47.5 le km-12,51km/h).
J'ai eu chaud aux fesses !.

Je retrouve Didier (7h54'48) qui a fait une course du tonnerre. Je suis très content pour lui. Il le mérite amplement. Chapeau l'artiste. Mais je le savais !....
Didier et Manu font le finish ensemble



Bravo à Manu (7h54'48) aussi, qui comme Anne-Cécile (7h59'06), terminent sous les 8 heures.



Le plus incroyable est que je termine 9ème du Championnat de France. C'est rigolo et inattendu. Mais c'est la cerise sur le gateau.

Le vainqueur Ludovic Dilmi en 7h23'15
Champion de France du 100km 2011 !!!



Je discute quelques instants avec quelques coureurs qui franchissent la ligne. Et puis, difficilement, je file me doucher. Les premières minutes sont compliquées à gérées car les tensions musculaires sont importantes. Mais petit à petit je retrouve un peu de souplesse.

Ma petite Violette, réveillée depuis 4h30 du matin, et malgré une bonne sieste matinale dans la voiture, commence à trouver cette journée ultra longue. Je ne peux donc pas éterniser ma présence et je décide de repartir. J'ai le temps cependant de saluer Renaud, J2J, David et JP75018.

J'aurais aimé partager les bons moments avec tous les ADDmistes encore présents car tous ont assurés !. Ce n'est que partie remise.
Voilà, j'ai couru mon 2ème 100km. Je suis dans les clous pour l'objectif que je m'étais fixé depuis le début de l'année. Je peux donc éteindre la lumière pour 2011.
Enfin...pas tout à fait. Il me reste un « petit » 24 heures à courir du côté de Grenoble le 1er et 2 Octobre. Le but est de découvrir le format et de tater si affinité, pourquoi pas, la borne 200km.

Je suis maintenant obligé de me fixer un autre objectif sur 100km.

Au fond de moi, je sais maintenant que je peux courir sous les 7h50. Cela peut paraître présomptueux mais si j'ai laché au 85ème c'est pour une raison « fonctionnelle ». Rien à voir avec une quelconque explosion.

7h49'59 sera donc mon prochain objectif sur 100km.

Mais j'aimerais bien l'année prochaine, si je ne bosse pas ces week-end là, découvrir un 100km « compliqué ». Millau, le Morvan ou Belvès. Le 100km du Morvan me tente beaucoup puisque c'est le moins éloigné de mon domicile et c'est sans doute le plus difficile. Pour ne rien gacher il se déroule dans un cadre magnifique.

Qui courra verra...

Divers
Mes temps de passage tous les 10km



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7h59'14 ! Objectif "in the pocket" !!!

dimanche 21 août 2011

dimanche 14 août 2011

Préparation des 100km des Etangs de Sologne (Theillay) Samedi 27 Août 2011 - S8/10

 
 
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Voici des nouvelles de ma blessure apparue samedi 6 Aout lors de ma séance à Allure Semi et qui s'est révélée être un contracture : elles sont BONNES !!!.
 
J'aurais pu prendre l'option "100% sagesse" et couper totalement l'entrainement. Mais j'ai pris l'option "70% sagesse" ;-) et j'ai préféré laisser tomber les allures supérieurs à l'allure marathon (allure qui n'augmentait pas la raideur ressentie et ne provoquait pas de micro-déchirures) jusqu'à diminution quasi complète de la contracture.
 
J'ai cependant réalisé un énorme volume avec 138,3km en 10h27 ! (le maxi que j'avais réalisé était de 120 kilomètre lors de ma préparation des 100km de Vendée en Avril 2010).
A cela s'ajoute le vélo de route et l'élliptique.
 
Mais si j'ai réussi à faire disparaitre cette blessure c'est parce que :
  1. Je suis en vacances et donc j'ai pu  rester assis très souvent. Si j'avais bosser elle ne se serait pas amoindrit aussi vite !
  2. J'ai fait de longs et profonds massages sur l'ischio avec application de glace très régulièrement + quelques étirements très très légers de la région douloureuse (pas au début car vraiment trop algique). 
  3. J'ai été à l'écoute non-stop des moindres petits signes de tension et de douleur dans la région de la blessure et donc je me suis entrainé en fonction
  4. J'ai opté pour la suppression des séances supérieures à la vitesse marathon jusqu'à disparition quasi totale de la blessure (il reste une infime tension que je ressent lorsque j'étire l'ischio). 
  5. J'ai réalisé un gros volume en sport porté.
Je vais donc envoyer mon inscription pour les 100km des Etangs de Sologne avec l'esprit tranquille !!!.

lundi 8 août 2011

Préparation des 100km des Etangs de Sologne (Theillay) Samedi 27 Août 2011 - S7/10





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lundi 18 juillet 2011