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Courir c'est prendre le temps de réfléchir.

samedi 29 octobre 2011

De dos chez Volodalen...

Un petit article sur la pronation chez l'excellent site Ouaibe Volodalen. Le coureur-modèle de dos est moi-même los du superbe Trail Volodalen à Vouglans (Jura). J'ai le pied valgus. Il fallait bien que j'ai une infime imperfection. ;-)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Objectifs 2012

2012
Pas d'objectif présidentiel pour moi cette année. Pas l'envie.
En conséquence de quoi, pour 2012, je vais pouvoir m'adonner totalement à de multiples cavalcades. Cependant, pour ne pas m'éparpiller dans un fouillis pédestre j'ai préféré hiérarchisé les épreuves auxquelles je compte participer.

Larmes
J'ai l'esprit maussade : ma flamme pour le cross sera éteinte cet hiver puisque les gadouillages pédestres sont quasiment tous programmés les week-end ou je travaille. Pas de départementaux, de régionaux de cross. Même pas le cross du club. Donc, finalement, pas de visées de ce côté là. Snif.
Je vais donc devoir patienter avec de nombreuses courses "secondaires" : trails courts-10km et Semi (pas "roulant" donc sans prétention chronométrique).

Sourire
Une attente qui va durée jusqu'au Samedi 14 Avril 2012. A cette date, j'ai prévu de courir mon premier véritable objectif de l'année : les Championnats de France des 100km à Belvès. Le parcours n'a strictement rien à voir avec mes 2 autres 100km courus auparavant. Les 100km de Belvès sont plutôt accidentés avec de nombreux coups de cul et un final avec du "pourcentage".
L'objectif essentiel est de courir avec le plus de régularité possible sans connaitre d'explosion en fin de parcours. Pour le chrono réalisable, pas d'idée précise car le terrain est trop accidenté pour pronostiquer quoi que ce soit.

Ensuite, viendra mon second objectif de ce début d'année et ceci 6 semaines après Belvès : les 24 heures des Vosges Samedi 26 et Dimanche 27 Mai 2012 (1ère édition). Cette fois-çi je me fixe une marque : dépasser les 235km. Ceci peut paraître présomptueux mais j'ai l'expérience mi-figue mi-raisin de mon premier 24 heures (24 heures de Grenoble 2011).

Toujours dans ce monde de l'Ultra, fin Août, j'irais sans doute me confronter à nouveau aux 100km des Etangs de Sologne avec dans l'idée de descendre sous les 7h50.

Enfin, je suis littéralement tombé sous le charme d'une épreuve appelée le kilomètre vertical.
Quésako kilo. vertical ?
C'est simple et mortel : mille mètres de dénivellation sur la plus courte distance possible à effectuer contre la montre (Yves Jeannotat, journaliste sportif et spécialiste de l’athlétisme).
La référence en la matière est le kilomètre vertical de Fully en Suisse.
Et donc, je compte me programmé pour le mois d'Octobre 2012 un kilomètre vertical avec la seule ambition de découvrir ce "format de la mort".
 Se présente à moi 3 épreuves durant ce mois-là : les kilomètres verticaux de
  1. Nantaux (74)
  2. Manigod (74)
  3. Fully (Suisse)
J'opterais pour une de ces 3 épreuves en fonction de mon planning du boulot.
Pour vous donner une idée de la "violence" de ce type d'effort, vous pouvez visionner une superbe vidéo du kilomètre vertical de Fully 2010 :



Objectifs à long terme
J'ai aussi dans l'esprit de m'essayer à des épreuves qui font vibrer mon imaginaire : les courses à étapes.
Mais je sais par le retour d'expérience de coureurs ayant participé à ce genre d'escapades que ces "ballades"  ne sont pas à prendre à la légère et que le côté "on the road again" peut vite devenir un chemin de croix.
Mon objectif rêvé est la Transe Gaule 2015 (si elle est programmée cette année là...).
 Auparavant je compte donc acquérir un peu d'expérience en testant, si possibilité d'inscription, en 2013 la superbe Etoile Savoyarde. Entre autre.



mardi 11 octobre 2011

Les 24 Heures de Grenoble : les dessous de Circadie

"J'ai la mémoire qui flanche
Je ne me souviens plus très bien..."

Mes souvenirs sont rachitiques. A l'image de mon corps à l'issue de ce Voyage en Circadie. Une mémoire en pointillée en quelque sorte. Des émotions, des sensations très fortes et très peu de ressentis subtils et aiguisés.


Je quitte mon domicile le vendredi vers 16 heures.
18h30 je suis déjà à Grenoble, à l'hôtel. Je suis d'un calme olympien. Reposé. Pas de stress. Et pourtant Circadie a de quoi m'intimider. Ses mensurations sont déstabilisantes. Je suis cependant prêt à débourser 200. Pas plus.
Je suis un coureur, certes, mais j'ai laissé ma panoplie de compétiteur aux vestiaires. Du moins c'est ce que je pense...

Circadie sera mon ultra-sucrerie. Une délicate friandise que je laisse fondre sous la langue.

Car Madame Circadie est un monumental point d'interrogation ?

Je m'en vais simplement découvrir ses dessous. Apprendre ses contours. Uniquement m'intercaler entre ses tics et ses tacs. Rien de charnel. Que du superficiel. C'est ainsi que je vois mon échappée. Sans aucune boulimie kilométrique. Pas de pression.

D'autant plus qu'il y a 5 semaines seulement j'en terminais avec les 100 kilomètres des Etangs de Sologne.

Cependant, j'ai construit ma saison de façon à ce que ces 24 heures soient la suite logique de tout ce qui a précédé.

Janvier à Juin : de petites distances sont courues et ce jusqu'au marathon afin d'acquérir de solides bases avec une accumulation de kilomètres à minima.
Juillet au 24 heures début Octobre : de l'Au Delà Du Marathon (ADDM) avec un trail de 55km, un 100 kilomètres et un 24 heures et donc une montée en puissance du volume d'entrainement combiné à une baisse de l'intensité.

In fine je dois être capable de supporte physiquement 24 heures de course.


A 19 heures, je file chercher mon dossard. Il est prévu que je mange à la "pasta".




22 heures environ, le repas copieux est terminé. J'ai passé un excellent moment en compagnie , entre autre, de Gérard Allel, intarissable causeur-bout-en-train.


Gérard Allel toujours souriant !



23 heures, je suis dans le lit. Extinction des feux. Zen. Tout va bien.

4h30. Réveil. La nuit a été courte. Mes yeux se sont mal refermés. Pas grave. Je suis imperturbable. Mes affaires sont prêtes. Je petit-déjeune avec la Crème Sport d'Alain Roche. C'est devenu une habitude.

Le temps passe.

8 heures. Je démarre la voiture et je me rend 1 kilomètre plus loin, sur le lieu des 24 heures. Un parking mitoyen au parcours nous est réservé. C'est impeccable.
Les tables de ravitaillement sont installées. Ne connaissant pas trop les habitudes des circadiens, je vais m'installer à une des tables. J'y glisse dessous une glacière dans laquelle se trouve mon hydratation. L'eau y est encore fraiche. Tant mieux.





Sur la table, je pose 2 petits casiers plastqiues à tiroirs dans lesquels j'ai déposé mes gels, pains d'épices, pâtes de fruits et autres petites gateries personnelles.
Je vais faire ma course seul, c'est à dire sans aucune aide extérieure. Je sais que c'est un "handicap" mais comme je ne suis pas là pour "scorer"...
Pat71, de l'excccccellllent forum ADDM de Bruno Heubi, s'était proposé mais il ne pouvait pas partir le vendredi soir. Je le remercie tout de même pour sa proposition d'assistance.

Mes voisins de table sont entre autre Manu Da Cunha, un sacré numéro et Gérard Finet.
Je fais aussi la rencontre de Chantou et de Jojo, 2 habituées du forum ADDM.

Rudy Wedlarski est là. Je file l'accoster et nous nous donnons rendez-vous sur la course pour papoter un peu.

Les minutes s'enchainenet très rapidement.

La photo de groupe et le briefing sont réalisés. Piero, excellent coureur d'ultra et organisateur avec le GUC ( Grenoble Université Club Athlétisme) des 24 heures,  nous annoncent que le tour mesure 1,05471km. Je file vite dans la voiture pour calculer le temps que je dois réaliser pour effectuer un tour. Je m'accorde une fourchette comprise entre 6'16 au km (10km/h) et 6' (10,5km/h).


Photos des coureurs juste avant le départ
 10 heures. Le départ est donné.



Le soleil commence à nous effleurer. Je me suis armé d'une casquette sous laquelle j'ai placé un bandana. L'organisation a placé 2 bassines d'eau sur le circuit afin que les coureurs puissent s'éponger.
Je mets en route "la machine" en mode "ralenti et sociable".
C'est parti pour plusieurs tours de papotage. Je bavarde longuement avec Rudy et Gérard.


Rudy, Gérard et moi-même
Je réalise en une heure 10,07km. Soit 6'16 au km. Je suis très prudent. Le soleil ne nous effleure plus mais nous caresse fortement maintenant. Je décide de prendre un second bandana que je trempe très régulièrement dans les bassines d'eau et que je place en cape pour couvrir mes épaules. Je mouille aussi celui qui est sous ma casquette. Je me sens vraiment au frais ainsi et je ne ressent pas trop la chaleur.
Je n'ai pas de protocole bien précis en ce qui concerne l'hydratation mais je bois le plus souvent possible soit de l'eau soit de la Saint Yorre. Conséquence : je ponctue assez régulièrement ma course par des pauses pipi. Milles excuses à un grand et bel arbre que j'ai généreusement innondé.



Au fil des tours, je noue quelques discussions avec des coureurs "inconnus". Un rituel s'installe. On s'encourage, on plaisante, on se glisse un clin d'oeil, un signe de la main.
Valérie, Manu, Rudy, Régis, Chantal, Josianne, Gérard, Sylvie, Maria,...avec tous naît une complicité.


Valérie qui attend sa glace ;-)




Daniel, notre commentateur est au top. Il connait sur le bout des doigts le monde de l'ultra et nous encourage tous très régulièrement.
Le soleil mord dorénavant. Et la chaleur au niveau de l'anneau de vitesse est très intense.
Personnellement, je me sens très bien. Je me suis déguisé en "Vamp" : j'ai un beau fichu qui m'enserre le visage. Par-dessus ma casquette Cochonou parachève ce look d'enfer. peu importe !. J'ai le look efficace !.




A la 6ème heure je me retrouve 6ème du classement général. A ce moment là, cela m'importe peu de me retrouver 20ème ou 2ème. Je pense surtout au déclin du soleil. Il est pour bientôt. Mais je trouve qu'il met du temps à baisser pavillon. Il nous arrose toujours généreusement. C'est d'ailleurs à ce moment là que ma FC est la plus haute : 80% de ma FC Max. Ceci m'inquiète un peu car pour mon 100km réalisé 5 semaines auparavant la moyenne avait été 75% de ma FCmax. +5% c'est énorme !!!. Mais je me rassure en me disant que ma vitesse est raisonnable. Ma FC moyenne commencera à baisser à partir de 7 heures de course, soit vers 17 heures ! La FC moyenne de ces 24 heures sera de 69,5% de ma FC Max.


Je m'hydrate toujours et encore mais au niveau de la gestion de l'alimentation je patauge un peu. Je ne prend plus mes gels (3 avalés en tout et pour tout durant la course) et je tourne au coca. Je grignote de temps en temps des bretzels et ça s'arrête là. Je m'agace aussi en cherchant dans ma glacière des petites bouteilles de whey (protéines) que je trouverai après avoir fait un arrêt un peu plus conséquent que les arrêts secondes effectués précédemment.

Je tiens à remercier fortement Pat38 (du forum ADDM) qui m'a proposé son aide durant la course en me filant son numéro de portable. Mais n'étant pas certain d'aller au bout je me vois mal lui demander de venir me filer un gros coup de main.
A ce moment là de la course, de toute façon, j'ai l'impression que j'arriverai à me débrouiller seul...

Musculairement et articulairement je n'ai pas de soucis. Jusqu'au 75ème ou après un énième arrosage de mon arbre attitré, la fameuse douleur du 83ème lors du 100 kilomètres de Theillay, fait son apparition. Panique !!!. Mais ce coup de stress va s'envoler puisque la douleur s'estompera au fil du tour.

Yves Chomont qui terminera 4ème au classement général

Les kilomètres s'égrenent et le soleil se décolore lentement mais surement. Tout ce qui ressort du sol fait de l'ombre à l'astre du jour.
A la 7ème heure, je me retrouve troisième. Devant, Bruno Olivier file. Il semble dérouler le tapis rouge de la victoire. Second, l'expérimenté Italien Tiziano Marchesi attend peut-être le faux-pas de Bruno.
Moi, je me contente d'avancer.
Et de regarder passer les fusées des relais !. C'est d'ailleurs assez déstabilisant de les voir passer ainsi à cette vitesse supersonique alors que nous, circasolitaires, nous "limaçons". (Je trouve le concept du relais sur 24 heures par équipe de 6 coureurs génial !. En tout cas je serais le premier sur la liste si, dans les prochaines éditions, une équipe ADDM s'incrivait au relais... A bon entendeur... ;-) )



Manu à la peine dans la très longue ascension qui mène à l'arrivée ;-)


Mais alors que les 2 premiers vont marquer le pas et fortement diminuer leur allure, je vais sans m'en rendre compte, augmenter la mienne ou du moins, maintenir ma vitesse.

20 heures. Le ciel a changé d'enseignes lumineuses. Le ciel d'un astre deviendra-t-il le ciel désastre ? Le bas-fond nocturne dans lequel s'écoule mes craintes d'effondrement, va-t'il avoir raison  de ma constance ?
A ce moment là, je me retrouve sur les talons  de Tiziano. Beaurepaire-en-Bresse et Bergame n'ont jamais été aussi proches l'un de l'autre. Le petit village Bressan va-t'il manger la cité Italienne ?


C'est entre 21 heures et 22 heures que la grenouille va se faire plus grosse que le boeuf. On sait ce qu'il advint dans la Fable de La Fontaine...
22 heures et me voilà donc second !. Je suis un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, perturbé. Rudy et Yves sont derrières moi. Et me voilà en train de manger un "expert" en Ultra. Je me dis que je vais le payer. Ce n'est pas possible autrement.


Tiziano Marchesi
Je commence à ressentir les piqures du froid. Je décide donc de faire un arrêt prolongé à ma table de ravito afin de me changer et de me couvrir un peu plus.
L'escadron circadien perd insensiblement des unités. Certains coureurs semblent avoir fait le choix d'aller se reposer.
Je ne me pose même pas la question de savoir si je reste trotteur circadien noctambule. Après 12 heures de course je suis à plus de 120 kilomètres !. Dans le petit réduit qui me sert de boîte à réflexion, je redoute que la nuit me tombe sur la tête et m'enterre. Certes, je suis second  mais après 12 heures de course, je sens que je décline. La faute à une alimentation/hydratation totalement négligée depuis la tombée de la nuit. Désormais, je me ravitaille à la "table commune" . Je n'ai plus la lucidité pour fouiller dans ma glacière ou mes boîtes. A chaque fois que je baisse d'allure, je m'arrête au ravito, je demande un verre de coca et je repars tout "regaillardi". Mais cette minime énergie retrouvée est en plus de courte durée. Ce manège coca-redémarrage sur 4 à 8 tours-arrêt-recoca va durée un bon moment !. Mais la course commence à ressembler à un chemin de croix.


Sourire ou début de grimace ?
 Je ne suis plus du tout clairvoyant dans cette nuit noire. Je commence à marcher et je me fais régulièrement dépasser maintenant. Je me dis à ce moment là que que ça n'a plus d'importance. Ce 24 heures ne m'amuse plus vraiment. Je ressemble de plus en plus à un zombie. C'est l'impression que je me fais.
Heureusement, une bande de djeuns énervés et légèrement alcoolisés, va 2 heures durant, en plein nuit, illuminer nos passages. Ils vont beugler nos numéros de dossards et nous encourager de façon très fine, délicate, subtile et soignée  ! ;-)


Alors qu'il ya 7 heures je gambadais à 6'08 le tour, me voilà à déambuler comme un humain en fin de route...
13 aura donc été mon chiffre fatidique. Mon heure de péremption. De 13h22 de course à 15h22 de course je gravite à 7'20 au tour. Je ne suis plus une étoile filante. The star is morne.
De la 16ème heure à la 17ème je suis à la déroute :  8'34.3 au tour. Je ne vais pas en faire une tartine mais c'est la déconfiture. Je marche. Je marche et je marche.
Durant une heure je recule à 7,37km/h.
Mes arrêts au stand se soldent par de légères pertes d'équilibre. Je suis obligé de me tenir à la table et j'ai encore l'esprit de me dire "il ne faut pas que les bénévoles remarque mes vertiges". Alors, je décide d'avaler des aliments "consistants". Des bouts de pizzas avalés gouluement font l'affaire. Et ça fonctionne. Le moteur redémarre. ce n'est pas mirobolant mais mon esprit retrouve de l'autorité sur mes jambes. Des jambes qui sont algiques uniquement lorsque survient la panne sèche. C'est la première fois que je ressent avec autant de puissance l'effet du manque de carburant sur la douleur. Moins tu as d'énergie, plus tu endures musculairement. Par contre, dès que tu recharges la "machine", les tensions s'estompent.

Cette légère embellie sera de courte durée puisque ensuite je vais mettre 1h30 pour couvrir 10 tours, soit 10,54km !. Durant cette phase là, je suis désemparé. D'autant plus que "l'Italien" a retrouvé une seconde jeunesse. A la 20ème heure, il me dépose littéralement. Il me dépasse. Je m'aplatis. Je lui lance "Forza Italia". Il m'encourage. Et répète "Forza Italia".
J'avais dit que je ne me rentrerais pas dedans. C'est râté.
Je puise vraiment dans ce qui me reste de graisse, de muscle, de chair et d'âme.
Il est 6 heures du matin et les oiseaux chantent. Grenoble s'éveille et les Circadiens qui étaient encore il y a quelques instants, horizontaux et immobiles, se muent en circadiens verticaux, mobiles et dynamiques. Ils me happent, me malmènent et me relèguent à des années lumières...
A l'approche de la 22ème heure, alors que le jour tape à toute les fenêtres, je décide de faire un enième arrêt à la table de ravito générale. Ma 3èmeplace est en jeu. Alors que quelques minutes auparavant, tant j'étais usé, je me contrefichais de terminer 15ème ou 70ème, un sursaut d'orgeuil (?) me fait penser la chose suivante : "je ne peux pas laisser filer la troisième place avec autant de désinvolture. Il faut que je me ressaisisse".
Je décide donc de manger un mini sandwich au jambon et plusieurs bouts de pizza tout en courant. Le tour suivant je fais descendre le tout avec un bon verre de coca.
Bingo ! Ce que j'aurais du faire depuis longtemps, c'est à dire m'alimenter avec du "solide", fonctionne !.
Je me retrouve avec un punch surprenant. Je suis obligé de ralentir car je m'inquiète de ce regain de tonus !.
 Voilà mes 10 tours de la 22ème à la 23ème heure :
6'07-5'38-5'38-5'26-5'38-5'39-7'02-6'19-6'03-6'22 !!! (je passe les 200km après 22h47'08 d'effort)
Il me reste maintenant 1 heure d'effort. Je ne serais plus rattraper maintenant. Je suis fatigué. Je m'arrête à nouveau au stand. Je bois un petit verre de coca. Je mange un bout de saucisse. Je suis définitivement 3ème et les 200 kilomètres sont largement dépassés. L'objectif est croqué. Je n'ai plus envie de me "battre".
Je n'étais pas là pour ça et j'ai pourtant donné beaucoup de moi. Les traits sont tirés.


Maria Pierre et moi au petit matin
Certains se battent encore afin d'améliorer leur marque ou dépasser les 200 kilomètres. C'est le cas de Maria Pierre. Quelle battante !. Chapeau !.
Je me force encore un peu afin de dépasser les 220. Et puis il reste encore 10 minutes de course mais je préfère en rester là. Je m'accroche à une barrière. Le paysage tangue. Sylvie, avec qui j'ai plaisanté tout au long des 24 heures me prend par le bras et me dis de continuer. Je lui explique que je préfère m'enchainer à cette barrière sinon je vais me désagréger.

Voilà. Coup de feu final. Je pose mon repère. Quelques instants plus tard, je retourne à ma table de ravito. Lentement. Je m'assied. Un Ange descendu des cieux me tend un micro et me questionne. Je lui répond que je suis "ailleurs", que je suis "vaporeux" et que "je plane". Elle ne comprend pas mon message codé. Je veux pourtant la rejoindre au Paradis.




Je suis mort. Tout autour de moi, les suiveurs et bénévoles débarassent et démontent les tables. Il ne reste plus que Bruno Olivier et moi. Nos têtes dans nos mains. Tout au long de la course je l'aurais trouvé "très facile". Mais lors des podiums, j'ai vu qu'il était vraiment allé jusqu'au bout. Il piquait du nez...


Bruno Olivier réalise 242,331km !
Je tiens à remercier Gérard Finet, d'une épatante bienveillance, qui m'aidera à transférer mes affaires dans ma voiture.

Voila. J'ai gouté à mon premier 24 heures. Une épreuve extraordinaire qui mérite une préparation "aux petits oignons" pour celui qui veut aller le plus loin possible. Sinon, c'est la sanction qui tombe à un moment ou à un autre. J'ai été relativement sérieux sur les 10 premières heures de course. Ensuite, le manque de clairvoyance m'a fait plongé dans le côté obscur du 24 heures. J'aurais du m'alimenter en solide bien plus tôt et de façon plus régulière. Quand au petit matin je décide de me "restaurer", j'ai tourné ensuite comme un avion durant une heure !. Et encore, avec le frein à main !. Je crois que mon organisme, du moins, mon système digestif et à fortiori mon cerveau, ont besoin de se sentir à un moment "rassasier". Effet psychologique et/ou réel ? En tout cas ce sandwich et ces bouts de pizzas auront été ultra efficaces !.

Et maintenant ?

Je veux rejouer encore !
Et cette fois ci il me faudra un accompagnateur livreur de pizza ;-)
Sérieusement, il est très compliqué, en solo, de garder toute sa lucidité et d'arriver à suivre une feuille de route préétablie.Je n'ai pas de regret. J'ai fait les mêmes "bêtises" que pour mon 1er 100km. Je suis un "contemplatif" pour mes premières fois. 

Mon prochain 24 heures est encore loin. Vierzon...Octobre 2012. Mon objectif sera d'atteindre les 235 kilomètres.




Mes résultats tour par tour (dossard 48)
Mes résultats heure par heure