BIENVENUE !

Courir c'est prendre le temps de réfléchir.

samedi 11 juillet 2009

25x400 = ça c'est fait...

Ouais...j'ai couru mon 25x400 hier à 21h30 (!!!) sous les projecteurs.

Et pourtant ! . C'était pas gagné que j'aille bougé mon c-l !. Pensez donc, 1 heure avant le départ j'étais encore au lit en train de récupérer de ma semaine de boulot.De plus j'avais clos mon job à 15h30. J'étais cuit. Jambes lourdes...vraiment pas envie de tourner en rond 25 fois...avec la bave sur le bord des lèvres, la respiration d'un asmathique en crise.
Bref je n'avais ni le mental ni le physique pour faire le guignol-sur-piste pendant 10 000 mètres. Et même si j'étais resté affalé sur mon canapé tout l'après-midi à regarder le Tour de France et la superbe victoire de Feuillu et donc à me reposer...je n'avais comme objectif pédestre que de bouger au maxi un orteil...

Et puis après une petite sieste, je me suis dit qu'il fallait quand même que je me bouge les fesses. Ce n'est pas que j'avais retrouvé la hargne et mes jambes de 20 ans, non, loin de là même, mais c'est que je savais que si j'allais courir ce puta-n de 10 000 cela allait me booster pour les jours suivants. J'allais faire travailler ma volonté. Il n'y a pas que le côté physique dans la course à pied. Il y a aussi cette partie mentale et elle s'entraine aussi.

A 19h50 je me suis donc levé, j'ai enfilé mon short et le maillot du club, troqué mon avenante paire de pantoufle pour ma paire de basket et je suis parti avec mon fils direction le meeting d'athlé. En route je me suis demandé dans quelle galère j'allais me mettre et 500 mètres avant d'atteindre le lieu de torture j'ai franchement hésité à faire demi-tour. Mais bon...mon fils est malheureusement en âge de se foutre de ma gueule !...alors pas le choix : en avant pour le supplice...

20h20...j'arrive, je me gare et de suite je file m'inscrire pour le 10 000. Bonne nouvelle...on est déjà une dizaine d'inscrit. "Bonne nouvelle" parce que je vous garantis que 10 athlètes inscrit sur un 10 000 sur piste, un vendredi, pour une course prévue à 21 heures, dans un toute petite ville, c'était vraiment pas gagné. Il y a trois ans par exemple, nous étions 3.

Je retrouve des coureurs que je connais et débute mon échauffement avec 2 d'entre eux. L'horaire de départ prend du retard à cause d'autres épreuves qui ne sont pas encore terminé.

21h30.

Voilà...le départ va avoir lieu. Nous sommes une quinzaine grand maxi.Super !. Je sais que je vais en baver. La piste c'est terrible. C'est ingrat. C'est violent. C'est agressif. Un 10 000 sur piste n'a vraiment rien à voir avec un 10km sur route.

Mes sensations sont déjà bien meilleurs que deux heures auparavant. L'échauffement m'a redonné un peu de pêche. Je suis déjà un peu plus confiant. Je pense valoir entre 35'50 et 36'15. Mais aurais-je la niake ?. La course me donnera confirmation ou pas.

C'est important d'avoir des repères chronométriques précis. Cela permet d'établir un plan d'entraînement sur de bonnes bases. Et un chrono sur 10 000 me permettra d'affiner mon programme, d'être précis avec mes allures de course lors de mes futures séances à allure 10km-semi et marathon.

Coup de pistolet. C'est parti mon kiki.

Je sais qu'il ne faut pas que je tourne en moins d'1mn26 (35'50 sur 10km) au 400 mais pris par l'euphorie du départ je tourne mes 11 premiers 400 en 1'25.5. C'est un poil trop rapide et dès le douxième tour je diminue l'allure. Non par choix délibéré mais par un mécanisme interne qui me fait tempérer mes ardeurs. Vous savez ! Mais si ! Vous connaissez ! Le fameux mécanisme qui vous fait exploser les poumons et les jambes et qui vous signal de suite que vous n'êtes pas Gebresselassié !.

Ce 10 000 est un peu un chemin de croix pour moi mais aussi pour tous mes autres collègues en souffrance. Cela s'entend, cela se voit sur tous les visages grimaçants. Il faut tourner. Tourner sous les encouragements du public.Tourner avec ces maudits tours restants à faire et qui s'affichent à chaque fin de 400 mètres.
Je commence à être mal au douxième tour. C'est un moment spécial ou je me dis que jamais je ne tiendrai à cette allure là...qu'il vaut mieux que je termine en roue libre...ou pire...que j'abandonne.

Et puis soudainement, surgit de nulle part, s'aggrippe à mes pensées négatives la vo-lon-té !. Cette fameuse substance dopante qui vous libère de vos bad sensations.
Elle prend le dessus. Elle met KO les boursouflures plaintives de la fatigue et du découragement. C'est mystérieux. C'est comme une apparition. Vous ne savez pas d'ou elle vient.
Enfin...ça c'est la version mystique et romanesque de l'étrange beauté de "l'être coureur".

Parce qu'il y a une vision moins idyllique et plus navrante des choses. Car on peut effectivement ce poser des tas de questions sur cette capacité à s'infliger volontairement des souffrances momentanées. Au onzième tour je prend réellement conscience de ma souffrance. Tout être sensé me dirait à ce moment là :"bé couillon...arrête de courir si tu as mal au corps"... Et effectivement. Ce serait un signe de bonne santé mentale si j'arrêtais de m'imposer ces douleurs inutiles. Et non !...je continue !.
Je ne peu même pas sortir comme excuse le refrain habituel du type :"le sport est bon pour la santé". Le sport est bon...certes...mais dans le plaisir !!!...
A moins que je prenne plaisir à souffrir ?
Ce qui voudrait dire que j'ai un côté pervers, tordu, bancal! Arghhhh...me voilà démasquer !
Et puis c'est quand même effarant cette sorte de déconnexion de l'esprit avec le corps, cette façon d'avancer machinalement. Le coureur n'est-il qu'un humain décérébré, un animal lobotomisé ?. Il fallait regardé l'arrivée de tous les pistards ce soir. Les rictus affichant les tortures infligées, les gestes et les contorsions des corps épuisés, lessivés, les gémissements, les vomissements, les sifflements des respirations...

Pouah !!! Définitivement, le sportif d'endurance (pas celui du dimanche) est un être "spécial", "à part", et j'oserais même "anormal".

Je reviendrais dans un prochain billet sur la douleur dans les sports d'endurance.

Bref...tout ça pour en revenir à ma course personnelle.

Il s'avère que j'ai effectué les 5 premiers kilos à peine trop rapidement. Les chronos relevés à chaque 400 et ma courbe cardiaque le confirment. Cependant, je ne peux pas dire que je l'ai payé à la fin car je réalise mon dernier 400 en 1'20, signe que j'avais encore du carburant.
En fait j'aurais réalisé 35'41 si j'avais tenu l'allure des 12 premiers tours. Soit 19 seconde de mieux que mon chrono final :35'59 (1'26.4 le 400).
Les 14 derniers tours je les ai réalisé en 1'27.

Voilà. J'ai souffert. Je le savais. Mais je suis content car mon chrono réalisé confirme ce que je pensais de ma "valeur actuelle".
36' au 10km ça donne 3'36 au km pour l'entrainement à allure 10km. 3'45 à allure Semi.
Il me reste plus qu'à les utilser en vue de mon prochain grand objectif le dimanche 23 Aout : le Trail du Hérisson à Chaux-Du-Dombief (33km).
Avant cela j'aurais une des plus belle course du Jura à croquer : le Tour de la Serra. Course de montagne sur goudron de 13,1km le Samedi 25 Juillet.

C'est tout pour aujourd'hui.

3 commentaires:

  1. Moment d'anthologie. Dis, tu pourrais me prêter tes jambes pour mes deux prochaines courses??? ahahaha!

    RépondreSupprimer
  2. Hey ! Mais agent TG 2007...c'est pas les jambes qui te manquent ! C'est plutôt la concentration ! ;-)
    @+

    RépondreSupprimer