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Courir c'est prendre le temps de réfléchir.

dimanche 25 juillet 2010

Trail Volodalen de Vouglans : le compte-rendu

Fatigué
La semaine pré-Trail n'a pas été sensationnelle au niveau de mon état de fraîcheur. Toute la semaine j'ai mal dormi, et lors de mes dernières séances j'ai bien senti que je n'étais pas éteincelant...J'ai eu beau fortement allégé les 10 derniers jours, rien n'y a fait !.
Pourtant, 2 semaines auparavant, j'avais une pêche d'enfer...et j'avais réalisé une super course lors du Trail de la Revermontagne.
J'ai sans doute été au pic de ma forme 2 semaines trop tôt !. Pas toujours évident d'être "dans le mille" au niveau du jour J.

La Course
C'est donc avec une grande méfiance que j'aborde ces 54km. Dans ma stratégie, j'ai décidé, comme souvent, de faire un démarrage tout en retenue. Les sensations matinales sont très moyennes. Je ne suis pas énergique. Les piles ne sont peut-être pas à plat, mais je sens bien que je ne suis pas survolté. C'est à l'image de ma semaine passée. Les jambes sont lourdes.
La météo est idéale. Il fait frais et à priori nous n'aurons pas rendez-vous avec la pluie. Arrivé sur le site de départ, je croise le champion jurassien  Emmanuel David. Il va courir les 54km !.Il ne c'est pas préparé pour mais le "bonhomme", au regard de ses capacités, devrait se promener !.  Le vainqueur est donc déjà annoncé. Il y a bien le Lyonnais Fabien Antolinos,  vainqueur de la Saintélyon 2008 et Nicolas Binet vainqueur de quelques trails et courses jurassiennes, mais ils ne pourront pas faire illusion bien longtemps. Manu David est au-dessus du lot. Il n'y a pas photo !. La première place étant acquise, reste la bagarre pour les accessits...
Niveau matériel, j'ai finalement opté pour le Camelback. Il contient une poche dans laquelle j'y ai glissé mes gels  et mes sachets énergétiques à dissoudre dans l'eau. J'ai prévu de faire très attention à mon hydratation et de boire pile toutes les 10 minutes.
Pour les pompes, j'opte pour le modèle trail. Il a plus ces derniers jours est le terrain doit être un peu gras.
9h10 : le départ est donné. Devant, je trouve qu'ils partent très rapidement. C'est pas mon problème. J'ai décidé de partir très lentement et je m'y tient !. C'est véritablement une sage décision car les premiers hectomètres ne me mettent pas en confiance pour le reste de la course. Je n'ai aucun répondant au niveau musculaire. Ce sont des sensations qui ne trompent pas. Quand la foulée n'est pas "aérienne", ça n'est pas bon signe pour la suite. De plus, et même si je suis partit lentement, ma fréquence cardiaque reste très basse !. Trop basse. Les indicateurs sont donc plutôt au rouge et je me fixe pour objectif de jouer la tortue durant la première heure de course. Après, on verra.
Les premiers kilomètres se passent sur des sentiers étroits, au milieu des buis. Nous sommes à la queuleuleue. Ca m'arrange. Ca m'évite de jouer les "doubleurs". Ce début de parcours n'est pas ponctué de grosses bosses. De tout façon ce trail est considéré comme roulant car 1200 mètres sur 54km ça n'est pas énorme pour un trail jurassien. Par contre, il est tout en relançe avec d'innombrables petites bosses. Le parcours est véritablement bien balisé. L'organisation a fait un super travail. Il y a des rubalises et de très nombreuses petites pancartes indiquant le chemin.
Les kilomètres défilent et je suis vraiment en mode 'off". Je tourne volontairement à à peine 80% de ma FC max. Au bout de 30 minutes de course je décide d'accélérer un peu. Je commence à dépasser beaucoup de coureurs. Cependant, je ne fait pas le fanfaron car les sensations restent médiocres. Au bout d'une et quart de course arrive les premeir vrai ravito solide liquide. Je décide de m'y arrêter pour faire le plein de mon Camelback. Je passe bien une minute trente au stand. Le temps de déchirer mon sachet de poudre énergétique et de verser la poudre et l'eau dans la poche à eau. Durant cet arrêt je retouve les habitués aux 10-15 premières places des course jurassiennes. Je les ai "rattrapés" et certains font une pause plus longue que moi. Perso, je trouve que je passe déjà trop de temps durant cet arrêt et je repars en accélérant le rythme. A ce moment là, les coureurs ne sont pas encore trop espacés et on a très facilement le trailer qui est devant nous en ligne de mire. A ce moment là, les sensations sont meilleurs. J'accélère encore. Trop sans doute. Mais cela reste quand même raisonnable. Surtout quand je regarde à postériori ma fréquence cardiaque maximale atteinte lors de ce trail : 164. C'est à peine 93% de ma FC Max. Mais il est vrai aussi que j'aurais eu du mal ce jour de tenir une fréquence cardiaque élevée très longtemps. Je sais que je me serais rétamé si j'avais couru un 10 bornes à la place du trail. Je n'ai pas de puissance et je le sens bien. Je sais que je ne vais pouvoir compter que sur mes capacités d'endurance et mon "mental".
Si j'ai quelques souvenirs, il me semble que c'est la côte du Regardoir qui a été la plus raide. A ce moment là je suis en compagnie de trois coureurs. On alterne marche et petit trot. C'est un petit mur mais il est vite effacé au bout de 7 minutes d'effort. J'ai fait attention de ne pas me griller.
Après le Regardoir, il y a bientôt le prochain ravito. Je ne me sens pas trop fatigué et je continue sur le même rythme. Je commence à prendre confiance surtout que j'ai distancé mes compagnons de course. Je me dis à ce moment là que je suis de mieux en mieux. Ce qui est vrai d'ailleurs. Par contre,  je me retrouve seul de chez seul dans la pampa !. Pas un bruit devant ni derrière. Je suis tellemnt à l'écoute que je me fais la remarque comme quoi la nature est étrangement silencieuse. Pas un chant d'oiseau !.
 Depuis un certain temps, j'ai des tensions aux adducteurs et ça me gêne pour lever les jambes. Je suis donc obligé de raccourcir ma foulée. Au fil des kilomètres cette tension ce transforme en douleur. C'est véritablement très gênant.
Nous continuons à longer le Lac de Vouglans. Parfois nous flirtons avec ses berges, parfois nous le surplombons du haut d'une falaise. Ce lac est magnifique mais je ne prend pas le temps de m'arrêter. Je fais quand même régulièrement l'effort de tourner la tête pour regarder le vert des forêts et le bleu-vert du lac.
Au bout de 2h40 je traverse le majestueux barrage de Vouglans. C'est un "privilège" puisqu'il est normalement interdit de le traverser. Bravo à l'organisation d'avoir pu obtenir le laisser-passer.
A l'extémité du barrage, se trouve la deuxième table de ravito liquide-solide. J'y arrive alors qu'un coureur repart. Ouf...je ne suis plus seul et je vais pouvoir me fixer un objectif...
Je recharge mon Camel back, je prend 3 tucs, et je redémarre avec l'idée de rejoindre le coureur qui était là il y a 2 minutes.
Hop ! Hop ! Hop ! Je regarde mon petit papier avec le dénivelé et je me rend compte que j'ai entamé le dernière partie du parcours. Le terrain est toujours constitué de petit sentier, de chemins forestiers et pour la première fois j'ai un gros doute sur mon chemin. Je me sens plus fatigué et je suis moins attentif. Je scrute plus souvent le sol car j'ai un poil plus de mal à lever les pieds et par voie de conséquence je me focalise un peu moins sur le balisage. Et cette fois çi j'ai la sensation de m'être gourré. Ce doute s'étend sur 400 à 500 mètres quand soudain je tombe sur une rubalise. Ouf...sauvé !.
Souvent, on reproche un mauvais balisage lorsque l'on se perd mais j'ai surtout remarqué que c'est sur la deuxième partie des parcours de trails que les coureurs se trompent de chemin. Au moment ou la fatigue s'immisce et ou on perd de notre vista. C'est ce que j'aime aussi dans le trail. Ce côté "concentration" en plus de la  "performance physique".
A partir de la troisième heure de course je vais véritablement subir la course et le parcours. Je suis seul et je m'installe sur un faux rythme. Je n'ai plus la volonté de relancer car je me laisse gagner par la fatigue. La douleur aux adducteurs n'est pas là non plus pour me redonner un coup de fouet.
Les minutes passent et je constate qu'un "concurrent" me piste...il est à 30-40 secondes. Pour ne rien arranger, cette partie du parcours est un sentier sans fin en dévers le long du lac. Tout ce qu'il faut pour dézinguer au reste les cuisses.
 Arrive le dernier ravitaillement. D'un seul coup, nous nous retrouvons à quatre. Celui qui était devant moi au ravito du barrage est près à repartir. Il me glisse, si je me souviens bien, un : "tu vas me rattraper" comme pour me signaler qu'il est cuit. Deux autres coureurs sont au stand aussi. C'est moi leur gibier. Pour le coup, j'ai enfin des motivations. Rejoindre celui qui est devant moi et qui vient de repartir et ne pas me faire dépasser. Je bois vite 2 verre de cocas, recharge mon Camel, et retourne illico presto sur le parcours. Il reste moins de 10 bornes. Je me fais dépasser par un collègue de "galère". Il a une foulée fluide et semble en bien meilleur état que moi. Bizarrement, j'arrive à m'accrocher et j'oublie mes douleurs aux adducteurs. Quand il me colle 5-10 mètres, je trouve les ressources pour me retrouver juste derrière lui. Finalement, il me sort de ma léthargie. Ensemble, on dépasse ensemble celui qui était devant moi et on "l'abandonne" à son triste sort de coureur épuisé. Bientôt ça sera à moi d'être déposé par ce coureur encore frais !. Il aura eu une super gestion de course !.
Lors des 2 derniers kilomètres sont longs, très longs mais j'ai en ligne de mire un coureur qui semble fatigué. Je le double et je lui glisse un "courage". Il me répond qu'il a les jambes détruites !. Je le laisse à son triste sort. Le mien n'est guère plus brillant.
Arrive enfin cette fameuse arche de fin de course !. Les 54 kilomètres et 1200 mètres de dénivelé sont réalisés en 4h44'15. Comme prévu Manu David  remporte haut la main ce trail avec 18 minutes d'avance sur le Lyonnais Antolinos !. Il réalise un chrono d'enfer : 4h04'04. Nicolas Binet complète le podium en 4h27'51.

Le bilan de ma course est simple à faire. J'ai effectué ce Trail avec une fatigue résiduelle mais le gros foncier accumulé m'a permis de tenir le choc. Au niveau musculaire, j'ai un gros problème situé au niveau du pli de l'aine et de l'adducteur gauche qui m'empêche de lever ma jambe gauche. C'est très douloureux. Déchirure ? Claquage ? Tendinite ? Ou simple tension qui va s'estomper au fil des jours.... Je l'espère car se profile déjà mon prochain objectif : le Trail du Hérisson le dimanche 22 Août.

Les résultats

2 commentaires:

  1. Bonjour Vincent,

    Une belle course, bravo. Le foncier a porté ses fruits.
    Je te souhaite une bonne récupération, avant ton prochain défi.
    Mes amitiés sportives.
    Didier

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  2. Merci à toi !. Et surtout bon courage. Tu vas vivre une chouette aventure. C'est en tout cas quelque chose qui me tente beaucoup !.

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