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Courir c'est prendre le temps de réfléchir.

lundi 1 juin 2009

Mont Poupet : le compte-rendu de la course.






Ou en étais-je...ah oui !...hier j'ai couru les 17,5km du Mont Poupet.

Une petite localisation géographique s'impose. Le Mont Poupet est un Mont qui culmine à 850 mètres. Il surplombe la ville de Salins-Les-Bains dans le Jura.

Voilà pour le décor.







  • AVANT-COURSE :
Lever à 5h30...sans réveil... . J'ai bien dormi. Par contre de suite dès les premiers pas je sens que j'ai les jambes lourdes et niveau plante des pieds c'est le top non plus. Je décide ne pas m'attarder sur ces premières sensations. Petit déjeuner à 6h30 avec un gatosport. Je finis de préparer mon sac de course, je fouine sur le ouaibe et vers 8h...vroum vroum...c'est parti pour 75km de voiture afin de rejoindre Salins-Les-Bains . Je me dis que la journée risque d'être longue puisque je cours ce matin et que mon fils, aux alentours de 13h, participe à une course cycliste, située non loin du domicile familial.

Il fait beau. J'arrive à
Salins-Les-Bains aux alentours de 8h50.La température affiché par un tableau lumineux est de 13°. Impeccable. Nous ne souffriront pas à priori de la chaleur...surtout qu'un vent soutenu et très frais semble vouloir nous tenir compagnie.

Le lieu de départ de la course s'ébroue tranquillement. Les coureurs commencent à affluer. Le commentateur prend place vocalement. L'ambiance monte.
Je file chercher mon dossard dans un lieu pittoresque : un immense grenier avec toiles d'araignée et de vieilles poutres.





Le dossard empoché, je tombe nez à nez avec Samir Baala qui est avant tout champion de France de marathon 2002 et 2008 avec un record perso en 2h18'28 mais qui est aussi le frère de celui qui nous fait régulièrement vibrer : Mehdi Baala .



Je lui demande si je peu le mettre dans ma boite à photo. Il accepte volontiers et propose même à un coureur qui passait par là de nous prendre les 2 en photos. Clic clac !...la photo prise je laisse Samir à son échauffement. Merci à toi pour ta gentillesse et ta disponibilité.





Le temps passe et je regagne ma carriole pour me mettre en tenue de combat. Le départ s'approche et je débute mon échauffement. Je croise les habituels arpenteurs de courses jurassiennes...quelques "bonjours" et succinctes discussions.



J'ai finalement d'assez bonnes sensations. Mes jambes semblent s'être allégées depuis mon réveil et le confort de mes baskets semble avoir apaisé le dessous de mes panards.




Je vais faire un tour dans un parc ou tous les coureurs semblent s'être donné rendez-vous pour un échauffement collectif.






Et puis après quelques petits tours je décide de rejoindre au départ la masse déjà compacte du peloton. Le record de participation tombe : 1023 inscrits !. Super ! . Cette course mérite amplement ce succès. L'organisation est tip top !. Chapeau à tous les bénévoles !.

Je me place dans les 100 premiers. Devant je vois les favoris : des kényans, éthiopiens, algériens et les outsiders français (Baala, les frères Roux et quelques autres...) Je prépare mon cardio. Tout est OK. Pan !...le coup de feu retentit !...

Comme prévu je décide de partir relax : 158 pulsations/minutes sur les deux premiers kilomètres. Pour l'égo, c'est assez difficile à encaisser. Et cette façon de courir demande beaucoup de détachement. C'est d'ailleurs le mot qui convient. : dé-ta-che-ment ...car je me retrouve très rapidement détacher des cent premières places...je recul dans le peloton à une vitesse folle !.Arghhh...comme c'est dur de se contenir. Je n'arrête pas de me faire doubler. Mais ce qui me réconforte c'est que ceux qui me dépassent sont déjà en hyperventilation alors que moi, je gambade sur les premiers hectomètres de la côte. Au deuxième kilomètre, je dois bien être entre la 300° et 400° place !!!.

Ouf !...voilà enfin le vrai départ pour moi. Rapide constat à ce moment là : je me sens frais comme un gardon, ma foulée est d'un légèreté incroyable et ma ventilation excellente. De plus, je trouve un surplus de motivation ( oui...même pas honte ;-) ) en regardant le visage de mes voisins. Ils sont déjà dans le dur. ça grimace, ça expire-inspire à grande vitesse...

Il me reste encore 4,5km de bosse...finit les 158...bonjour les 166 de fréquence cardiaque moyenne!!!. Et pour la première fois depuis bien longtemps dans une épreuve, je cours dans une relative facilité. C'est un véritable bonheur de ne pas être dans le rouge d'entrée.

Je n'arrête pas de passer des coureurs. C'est motivant mais j'ai un oeil sur le cardio. Ça n'est pas un 10 kilomètres et il faut que je reste sage dans mon envie d'en découdre. Pour rester dans cet optique là, je cueille sur le bord de la route une jolie fleur violette que j'accroche à ma ceinture thoracique.

6,423km passé et 28mn25 plus tard je suis au sommet de la première difficulté (578 mètres) : à cet endroit là on a déjà avalé 242 mètres de dénivelé. Je me sens vraiment bien...à l'aise dans mes baskets.

La descente débute. C'est ce qui est pour moi le plus difficile à gérer car si elle est effectuée trop rapidement elle est peut-être totalement dévastatrice musculairement. Et sans s'en rendre compte on se flingue pour les bosses suivantes. Aussi, je décide de dérouler sans trop me laisser emporter. Je continue toujours à cannibaliser mes collègues de courses.

12 minutes plus tard je me retrouve 146 mètres plus bas...du côté d'Ivrey...un village avec une ambiance du tonnerre. Je m'hydrate avec une bouteille tendue par un bénévole...et hop...c'est parti pour 130 mètres d'ascension et 2,290 km afin de rejoindre le sommet "le Crêt du Feu" à 567 mètres d'altitude. Il mérite bien son nom ce sommet même si un vent régulier permet de ne pas tomber dans le "coup de chaud". Une côte grimpée en 11 minutes 10 secondes environ....

Au sommet...je me dis que la machine tourne idéalement et que je ne ressent aucun signe inquiétant. Tout semble OK !. J'aborde donc cette descente un peu moins prudemment que la précédente. Je suis un peu plus "rentre dedans". Et je continue à doubler. A la fin de la descente j'entends quelqu'un du public qui égrène les places...à mon passage j'entends "51"...Nom d'un pastis !!!..faut que j'en double encore ;-))....

A quelques centaines de mètres du pied de l'effrayante "Côte Guillaume", j'écoute la clameur du public installé, comme à son habitude, à l'entame de la bosse finale. Pris d'un coup de folie bien mérité, j'harangue le public en faisant de grands gestes avec les bras...l'ambiance soudainement explose...et ça se met à hurler de tous les côtés. Je suis littéralement porté. Un peu trop sans doute car mon rythme cardiaque monte en flèche : +10 battements par minutes !...De 164 je monte à 175 !!!...J'ai sans doute perdu un peu d'influx nerveux dans cette histoire. Peu importe, ça m'a bien amusé et je commence le mur avec le sourire...



La suite est moins drôle...



Les espaces entre chaque coureur est maintenant plus important, signe que je suis revenu dans les 50 premiers...




Mon souffle est maintenant plus pesant...ma foulée à la longueur de celle d'une fourmi à 4 pattes...je suis proche de l'asphyxie et mes cuisses, je le sens physiquement, s'acidifient...




J'ai 2,6km et 283 mètres d'ascension à faire dans cet état là et le mental est essentiel à ce moment là !




J'ai en ligne de mire un coureur que je connais bien. C'est mon objectif immédiat. Celui qui me fait tenir... . C'est en quelque sorte ma ligne d'arrivée...en attendant la véritable.




J'arrive à ses côtés...je l'encourage à me suivre. J'ai vraiment envie qu'il me suive. Qu'on finisse ensemble...



Je n'ai plus la force de me retourner pour voir s'il m'a suivi...un jeunot me double...et je n'ai même pas le courage d'imaginer que je pourrais tenter de le suivre...Je suis un zombie...j'avance au radar...



Je double un kényan...ou un éthiopien...qui a du explosé en course...il trottine...et oui !...la "Côte Guillaume" est terrible pour tout le monde !



Heureusement que nous sommes sous les innombrables résineux. Ils nous protègent du soleil et de la chaleur.



J'essaie de discerner un quelconque bruissement d'un commentateur afin de me dire que la fin est proche...car la fin est proche pour moi...je suis en hyperventilation. Ça sent le sapin...au propre comme au figuré !.




Enfin...j'entends quelqu'un du public me dire que je suis quarantième et qu'il me reste 500 mètres. J'aurais pu regarder sur mon cardio pour voir la distance qui me sépare de l'arrivée mais je n'ai véritablement plus la force de jouer avec les boutons de la montre. J'ai l'impression d'être sur le sommet de l'Everest, que chaque geste est un véritable chemin de croix. Vivement la rédemption !



Je distingue l'arrivée. Je ne vois ni entend le public autour de moi !. Je vois juste ce put..n de finish me tendre les bras !....je m'y jette avec les dernières forces qu'il me reste !...


...j'appuie machinalement sur mon chrono : 1h15'33.


...à peine la ligne franchie, un bénévole essaie d'enregistrer avec une sorte de raquette mon dossard dans lequel il y a une puce...ça n'enregistre pas. Il écrit alors alors mon numéro dossard sur une feuille. Je le regarde faire...je suis fatigué... .


J'ai mis 15 minutes pile pour escalader 2,6km...


Je reprend mes esprits et file vers le ravito ou tout le monde est déjà en train de refaire sa course. Je me joins volontiers à ce brouhaha. Et puis, il ne faut pas trop que je traîne...mon fils à ses courses cyclistes cet après-midi.


Je refait donc la Côte Guillaume côté descente cette fois-çi mais au trot. Une des particularités de cette course est que pour retourner à Salins-Les-bains, il faut prendre des bus qui attendent les coureurs au pied de la côte et qui après font la navette. Niveau organisation c'est aux petits oignons et il n'y a pas de temps d'attente. CHAPEAU !!!. Dans la descente, je suis rejoint par ma vendeuse de cycles préférée ;-)...ancienne VTTiste de haut-niveau, qui elle aussi a gambadé sur les 17,5km. Dans la descente on encourage les nombreux(se) coureurs(reuses) qui n'en ont pas finit avec ce raidillon. Leurs regards sont perdus. Comme c'est difficile. Définitivement, je crois que nous avons tous, les sportifs d'endurance, un sacré côté masochiste...


Voilà...le bus est là !...


A l'année prochaine !


Analyse de ma course et bilan dans ma prochaine contribution.







2 commentaires:

  1. Salut, c'est Samir BAALA j'espère que ça va bien et que tu récupère grand! t'inquiète pour la photo ca m'a fait plaisir! Bien ta course c'est super, on en a pris pleins la vue
    En fait, mon record c'est 2H17mn06 à Paris le mois dernier (rires) A+

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  2. Scuse Samir pour les 2h17'06! Tu sais il faut du temps pour que les infos arrivent jusque dans le Jura...
    Bonne continuation pour la suite.
    Porte-toi bien
    @+ j'espère.

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